Par Scott Stirrett
Dans The Hunger Games de Suzanne Collins, une division nette existe entre l’opulence du Capitole et les districts en difficulté, dépeignant vivement un monde rempli de disparités économiques et politiques. Cette métaphore est un avertissement pour le Canada, où un fossé économique croissant entre les zones urbaines et rurales précipite des divisions profondes.
Au cours de la dernière décennie, les plus grandes zones métropolitaines du Canada – Montréal, Toronto, Vancouver, Ottawa-Gatineau, Calgary et Edmonton – sont devenues de plus en plus prospères. Bien que ces régions abritent 47 % de la population canadienne, elles ont créé environ les trois quarts de tous les nouveaux emplois entre 2016 et 2020. En contraste frappant, certaines communautés rurales et éloignées n’ont pas retrouvé l’emploi perdu lors de la récession mondiale de 2008-2009. Cette disparité économique est plus qu’une statistique; c’est un catalyseur pour un fossé politique croissant, menaçant le tissu de notre pays.
Les habitants des zones rurales, qui souvent font face à des opportunités limitées, peuvent se sentir négligés par les décideurs politiques des centres urbains. Cela conduit parfois à de la frustration et de la colère, contribuant à une polarisation politique accrue.
Les divisions politiques actuelles au Canada sont largement basées sur la fracture rurale-urbaine. Lors des élections fédérales canadiennes de 2019, la densité de population médiane des 157 circonscriptions libérales était plus de 38 fois supérieure à celle des 121 circonscriptions conservatrices. Des recherches menées par des professeurs de l’Université de Calgary et de l’Université Western ont montré qu’il y a « des preuves claires que les Canadiens vivent actuellement la plus profonde division rurale-urbaine dans le soutien aux principaux partis politiques de l’histoire du pays. »