Lisa Brown
Workman Arts
Toronto, ON
Secteur d'Impact
Droits de l'Homme & Égalité
Engagement Citoyen
Santé & Bien-Être
Habiliter et connecter les artistes vivant avec une maladie mentale
Les travaux de Lisa Brown favorisent une meilleure compréhension des problèmes de santé mentale et de dépendance par la création et la performance artistique.
Développer l’empathie et faire progresser les perspectives sur la santé mentale.
Bien qu’un Canadien sur cinq souffrira d’une maladie mentale au cours de sa vie, la honte et la stigmatisation entourant la maladie mentale demeurent fortes. Cette stigmatisation peut amener les personnes dans le besoin à renoncer au diagnostic et au traitement, à des préjugés, à la discrimination et à l’isolement social.
Lisa Brown, pour qui la maladie mentale et l’addiction ont fait partie du quotidien de sa famille dans son enfance, a été témoin des conséquences de la stigmatisation mais aussi de la capacité de ses proches à mener une vie réussie. Elle a ensuite étudié pour devenir infirmière avec une spécialisation en psychiatrie et, après avoir obtenu son premier emploi au Centre de toxicomanie et de santé mentale de Toronto, elle a lancé un programme artistique informel avec ses patients.
Les effets positifs obtenus par Lisa grâce à ce programme informel, l’ont poussée à demander aux administrateurs de financer la production d’une pièce de théâtre afin de permettre aux patients de faire part de leurs expériences au personnel de l’hôpital.
Ce fut le début du Workman Arts Project. Lisa a fondé le projet en 1987, en lui donnant le nom de Joseph Workman, surintendant de CAMH dans les années 1850, qui mettait l’accent sur l’empathie dans les soins aux patients. Aujourd’hui, Workman Arts est la plus ancienne et la plus grande entreprise multidisciplinaire du secteur des arts et de la santé mentale au Canada.
Grâce au projet Workman Arts, les artistes en herbe, émergents et établis, souffrant de maladie mentale et de toxicomanie peuvent se concentrer sur leurs talents plutôt que sur leurs déficiences perçues. Ils et elles sont soutenus par leurs pairs et des professionnels du secteur par le biais de formations professionnelles. Les œuvres produites sont présentées dans des expositions, des pièces de théâtre et des publications, défiant les normes de l’industrie et créant des plateformes de dialogue public sur la santé mentale et la toxicomanie.
En établissant des partenariats avec le CAMH, des galeries d’art et des défilés de mode, Lisa a trouvé des moyens créatifs d’étendre la portée des artistes. En 1992, elle a fondé le festival de cinéma Rendezvous with Madness, le festival annuel le plus important et le plus ancien consacré aux problèmes de santé mentale au Canada. Ce faisant, elle a revendiqué et reformulé le mot «folie» de manière positive et déstigmatisante.
Le festival du film de Lisa a été adopté dans cinq villes du Canada et, au fil des années, des artistes affiliés ont produit plus de 30 pièces canadiennes originales et ont animé quatre festivals multidisciplinaires. Dans un sondage auprès des membres, 70% ont déclaré que les programmes soutiennent leur rétablissement; 83% ont déclaré se sentir plus créatifs et inspirés; et 71% ont déclaré avoir un sens plus aigu de leur valeur propre et de leur capacité à contribuer.
Aujourd’hui, Workman Arts soutient plus de 300 artistes aux prises avec des problèmes de santé mentale et de toxicomanie et envisage d’étendre son travail grâce à un nouveau « Centre d’excellence ». Ce centre est conçu pour agir comme un hub international pour les organismes d’arts et de santé mentale, au sein duquel le travail de Lisa sur la déstigmatisation de la santé mentale et l’habilitation de personnes vivant avec ce type de difficultés, continuera de rayonner par le biais de spectacles, de l’éducation du public et de la recherche sur la santé mentale et les arts.