Donna Morton

Aider les gens à aligner leurs valeurs personnelles sur leurs décisions d’achat

Au lieu de seulement répondre aux besoins des actionnaires, Donna Morton construit une économie inclusive et régénératrice au service de la vie et de la dignité humaine.

Rendre la finance plus humaine.

Les flots de la richesse mondiale façonnent notre politique, alimentent le changement climatique et dictent où et comment les gens travaillent. Ils laissent également certains d’entre nous à la porte. Pour les personnes vivant dans la pauvreté, l’accès au capital est l’un des principaux obstacles au démarrage d’une entreprise ou à la construction d’infrastructures.

Dans sa jeunesse, Donna Morton refusait d’accepter la conclusion à laquelle ses parents, issus de la classe ouvrière, étaient arrivés, à savoir que la vie était injuste. Elle est devenue obsédée par le nivellement des inégalités et s’est engagée auprès de Greenpeace. En travaillant directement avec des bûcherons, des jeunes et des militants écologistes, elle a appris que la protection de l’environnement exige non seulement de prêter attention aux pratiques forestières non durables, mais également à la stabilité de l’emploi ainsi qu’aux réalités économiques.

À 27 ans, Donna s’est présentée aux élections fédérales de 1993 avec le Parti Vert du Canada, utilisant le transfert de taxe comme son principal outil de politique économique. Elle n’a pas été élue, mais elle a joué un rôle clé dans l’élaboration de la première politique de taxe sur le carbone d’Amérique du Nord en Colombie-Britannique. Elle a ensuite fondé le Centre for Integral Economics dans le but de développer des outils et des incitations économiques dans trois domaines clés: le logement à faible revenu, le développement économique communautaire et le changement climatique.

Au CIE, Donna s’est concentrée sur les municipalités. Elle a travaillé avec des administrations locales, des économistes, des planificateurs et des experts en développement durable pour analyser les structures financières municipales – redevances, taxes, licences, prélèvements et coûts de développement – et identifier les points susceptibles de servir de levier avec un risque minimal sur les sources de revenus. Ils ont développé des outils de modélisation pouvant simuler des modifications au niveau des budgets municipaux, en élaborant des scénarios qui permettent de démystifier le processus ce qui renforçait le soutien de la part de l’administration en faveur du changement.

À ce stade, Donna en était venue à considérer la finance comme la mère de tous les systèmes humains et les personnes qui avaient été laissées en dehors de l’économie dominante comme les experts ayant le pouvoir de réparer ces systèmes et de les transformer. C’est ce qui a inspiré sa toute nouvelle initiative, LumenFarm, qui vise à réorienter les flux de capitaux vers des entreprises réparatrices (et non nocives) qui attachent une importance primordiale à la dignité humaine.

La plateforme de LumenFarm, actuellement en cours de développement, permettra aux utilisateurs de faire des achats en ligne en alignement complet avec leurs valeurs. Grâce à une extension de navigateur gratuite ou à une application mobile, les utilisateurs pourront rechercher des vêtements confectionnés garantis sans esclavage ou des produits cosmétiques sans produits chimiques toxiques. Un système de notation les aidera à comprendre dans quelle mesure leur achat s’aligne sur les valeurs personnelles qu’ils ont identifiées.

En même temps, la plateforme aidera les consommateurs à accéder à de nouveaux marchés et les détaillants éthiques à étendre leur portée et leur influence. Ensemble, ces actions et ces acteurs forment un cycle vertueux et représentent un élément clé des plans ambitieux de Donna pour réformer le capitalisme de manière à honorer la dignité humaine dans la croissance économique.