Gabriel Bran Lopez
Fusion Jeunesse
Montréal, QC
Secteur d'Impact
Éducation
Jeunesse
Peuples Autochtones & Réconciliation
Science & Technologie
Recentrer le système d’éducation autour des passions des élèves
Gabriel Bran Lopez s’attaque au taux de décrochage scolaire dans les établissements d’enseignement primaire, secondaire et post-secondaire en travaillant avec les élèves les plus vulnérables pour qu’ils créent les programmes dont ils rêvent.
Injecter des programmes pilotés par les jeunes dans les écoles et inspirer de jeunes mentors.
Les écoles canadiennes manquent trop souvent de ressources pour créer des environnements sûrs et attractifs permettant aux jeunes racisés et marginalisés de réussir, ce qui entraîne une faible fréquentation des écoles et un faible taux de diplômation.
Au Québec, seulement 69% des élèves de moins de 20 ans en 2009 avaient obtenu un diplôme d’études secondaires. Le matériel et les programmes peuvent parfois manquer de pertinence et ne pas être adaptés. Quant aux programmes parascolaires organisés par des bénévoles, ils peuvent être incohérents. Les stéréotypes qui présupposent de mauvaises performances sont omniprésents. Dans certaines communautés des Premières Nations et Inuits, les écoles souffrent également d’un manque de ressources culturellement adaptées et de pénuries d’enseignants.
Gabriel Bran Lopez a d’ailleurs failli abandonner son école secondaire à Montréal en raison du racisme qu’il a vécu en tant qu’immigrant guatémaltèque. Mais un enseignant a reconnu son talent pour le théâtre et l’a invité à se joindre à une troupe de théâtre. Il l’a invité à persister et a planté en lui l’inspiration qui le pousserait par la suite à lancer Fusion Jeunesse.
Lorsqu’il a créé Fusion Jeunesse, un modèle alimenté par la communauté qui motive les élèves à aller à l’école, Gabriel ciblait les écoles affichant les taux de diplômation les plus faibles et rencontrait directement les élèves en commençant par les moins engagés. Il leur demandait ce qui les intéressait, puis travaillait avec l’administration de l’école et les enseignants pour mettre au point des programmes correspondant aux intérêts des élèves. Par exemple, lorsqu’un élève a mentionné son intérêt pour la robotique, l’équipe de Fusion Jeunesse s’est associée à Bombardier et l’Université de Sherbrooke pour créer FIRST Robotics Québec. Depuis 2010, cette initiative aide les enseignants à mettre en place des programmes innovants en mécanique, électronique et programmation informatique dans leurs classes.
Au fil du temps, Youth Fusion a créé des programmes pédagogiques similaires – conception de jeux vidéo, cinéma, mode, design environnemental, intelligence artificielle, arts visuels et entrepreneuriat – afin de permettre aux élèves de développer de nouvelles façons de relier leur passion à l’apprentissage et de s’exprimer. Ces programmes sont dispensés par une équipe de coordinateurs – étudiants actuels et jeunes diplômés – qui, aux côtés des enseignants, animent des activités et des ateliers parascolaires en classe ainsi que des ateliers basés sur les idées des étudiants.
Alors que les élèves sont au centre de l’intervention de Gabriel, la communauté au sens large joue un rôle dans le renforcement des écoles. Le soutien financier provient des universités, des entreprises locales, des conseils de bande et de tous les niveaux de gouvernement, tandis que les enseignants, les directeurs, les conseillers d’orientation et les organismes communautaires apportent leur soutien à la programmation. Gabriel invite les médias locaux à expliquer les réussites et met en lumière les réalisations des élèves par le biais de performances et de reconnaissance lors de conférences, de festivals et de compétitions.
À l’heure actuelle, plus de 250 coordonnateurs de Fusion Jeunesse développent des possibilités excitantes pour des élèves vulnérables du Québec et de l’Ontario. Chaque semaine, ils et elles travaillent avec 13 000 élèves de plus de 200 écoles de communautés rurales, urbaines et autochtones pour avoir un impact positif sur les résultats scolaires, le taux de fréquentation et de diplômation des élèves. Une école a même annoncé une diminution de 10,2% de son taux d’abandon et une autre, une réduction de 40% de son taux d’absentéisme.
Gabriel et son équipe reproduisent maintenant le modèle au Nouveau-Brunswick – en donnant la priorité à la programmation auprès de Premières Nations et d’écoles anglophones et francophones – ainsi qu’en France. Fusion Jeunesse n’est donc pas seulement une initiative pan-canadienne, mais internationale. Gabriel compte libérer la passion des étudiants pour réduire les taux d’abandon scolaire et encourager les jeunes du monde entier à innover.