James Favel
Bear Clan Patrol
Winnipeg, MB
Secteur d'Impact
Droits de l'Homme & Égalité
Éducation
Engagement Citoyen
Jeunesse
Peuples Autochtones & Réconciliation
RESTAURER ET RÉIMAGINER LES SYSTÈMES DE SÉCURITÉ AUTOCHTONES
Le défi: Les peuples autochtones du Canada sont mal desservis et soumis à un contrôle excessif de la police, une situation qui exacerbe les traumatismes historiques, aggrave les inégalités et sépare les communautés.
La solution: En tant que directeur de The Bear Clan Patrol, James Favel construit des ponts cruciaux entre les communautés autochtones et la police, tout en dotant les communautés des Premières Nations des ressources dont elles ont besoin pour se protéger et guérir. Les villes apprennent à construire des communautés bienveillantes dans leur ensemble et au-delà des frontières socio-économiques. Ce modèle centré autour du soin communautaire est adopté dans d’autres communautés vulnérables comme les quartiers accueillant de nouveaux arrivants et réfugiés.
Posséder nos problèmes — et leurs solutions.
Le soleil se couche sur le vaste ciel des Prairies alors qu’un groupe de bénévoles se rassemble dans un centre communautaire de l’extrémité nord de Winnipeg. Ils et elles enfilent des gilets de sécurité fluorescents et partent – certain.e.s à pied, d’autres à vélo – dans les rues des quartiers les plus vulnérables de la ville.
Au cours des prochaines heures, ils et elles vont ramasser des seringues, distribuer des chaussettes propres et des gants chauds, distribuer des pommes et des barres de céréales aux résident.e.s affamé.e.s. Ils et elles vont également stopper des combats, administrer de la naloxone pour les surdoses, désamorcer des disputes domestiques, et enregistrer et signaler des clients essayant de solliciter des jeunes femmes. Ils et elles vont appeler des ambulances, mettre en contact les résident.e.s avec des services sociaux et agir généralement comme une présence positive accessible dans ce qui peut être une rue hostile.
Mais ce groupe de bénévoles – dont beaucoup vivent dans les quartiers et les communautés qu’ils et elles servent – ne sont pas simplement là pour prévenir le crime et la violence. Bear Clan Patrol Inc. (BCP), explique James Favel, est conçu pour restaurer la responsabilité traditionnelle des communautés autochtones et leur capacité à protéger et à prendre soin de leurs membres les plus vulnérables.
James est directeur de Bear Clan Patrol Inc. Il a quitté son emploi de chauffeur de camion en 2014 pour revigorer l’organisation face à l’augmentation des taux de criminalité, de violence et d’incarcération dans sa communauté. Des générations d’oppression coloniale systémique ont affaibli le tissu social des familles et des communautés autochtones, explique-t-il; BCP est conçu pour aider à réparer ce tissu. Et ça marche. En mettant l’accent sur la prévention du crime en amont plutôt que sur les forces de l’ordre en aval, BCP réduit le besoin d’intervention policière tout en contribuant à favoriser des relations plus positives avec la police et à instaurer une plus grande confiance au sein des communautés et entre elles.
Ce qui a commencé comme une initiative avec 12 bénévoles dans un quartier vulnérable s’est épanoui à Winnipeg, où plus de 1 700 bénévoles participent à des patrouilles nocturnes dans plusieurs collectivités. Partout au Canada, les patrouilles du Bear Clan opèrent maintenant dans 58 collectivités. James a récemment parlé de son travail aux Nations Unies, suscitant un intérêt international.
Et leurs services continuent de s’étendre. BCP a lancé un programme de distribution de nourriture sans barrière d’entrée en 2017. Les membres de la communauté n’ont pas besoin de fournir une pièce d’identité gouvernementale ou d’entrer dans tout autre cercle bureaucratique pour accéder à ces services. Avec l’éclosion du coronavirus et la distanciation sociale, BCP a pivoté pour livrer des paniers de nourriture directement aux familles autochtones de la ville, avec l’aide de dons récents d’un total de 350 000 $.
James est déterminé à renforcer les capacités de leadership au sein de sa communauté, tout en développant des services sociaux de pair à pair culturellement adaptés. Des bénévoles autochtones travaillent aux côtés de leurs voisin.e.s non autochtones, et les enfants allant à l’école participent désormais à de fausses patrouilles de jeunes. «Pour créer un véritable changement», dit-il, «nos communautés doivent à la fois s’approprier leurs problèmes et les solutions à ces problèmes.»