Steve Leafloor
Blueprint for Life
Ottawa, ON
Secteur d'Impact
Éducation
Engagement Citoyen
Jeunesse
Peuples Autochtones & Réconciliation
Santé & Bien-Être
Guérir le trauma grâce à la danse
Steve Leafloor allie danse de rue et travail social pour aider des jeunes marginalisés à découvrir de nouvelles formes d’expression, à se forger une nouvelle identité et à prendre contrôle de leur santé mentale.
Révolution, un pas à la fois.
Traumatismes intergénérationnels, racisme, dépendances, violence et suicide. Ce ne sont là que quelques exemples de défis que doivent surmonter les jeunes autochtones habitant des collectivités où les effets des pensionnats et d’autres systèmes coloniaux sont encore ressentis. En fait, ces problèmes surviennent au sein de nombreuses collectivités, même certains centres urbains, dans l’ensemble du Canada.
Steve Leafloor s’est rendu compte des effets de décennies de traumatisme lorsque sa sœur a déménagé à Iqaluit il y a de cela 25 ans. Avec plus de trente ans d’expérience du travail social auprès de jeunes à risque, il a vite compris à quel point il pouvait être difficile pour les jeunes du Nord de prendre contrôle de leur santé mentale, de leur identité et de leur avenir. Pour compliquer davantage les choses, il y avait peu de ressources et il savait que les jeunes auraient besoin de bien plus que de séances de travail social habituellement requises pour surmonter les traumatismes qui les hantaient et ainsi atteindre leur plein potentiel.
Dès un jeune âge, Steve s’est rendu compte que la danse avait un pouvoir transformationnel. Son enfance fut teintée de colère, étant souvent la cible de moqueries et voyant la discrimination systémique que vivait sa sœur adoptive en raison de la couleur noire de sa peau. Toutes ces pensées l’ont fait s’enliser et ont provoqué des problèmes de santé mentale, l’ont poussé à commettre des actes criminels et l’ont conduit vers la consommation de drogues pour évacuer son stress. La force et le potentiel d’expression de soi qu’il a découverts grâce à la communauté de danseurs lui ont permis de briser ce cycle. C’est ainsi que Steve a pu danser pour de grands noms de la musique comme James Brown, Grandmaster Flash, Public Enemy et George Clinton.
Lorsqu’il a appris ce que les jeunes du Nord vivaient, il s’est demandé si des techniques d’expression et de danse pouvaient les aider à mettre fin à leur crise de santé mentale, comme cela avait été tant bénéfique pour lui. En 2005, il a lancé le programme BluePrintforLife, qui offre des ateliers intensifs sur le hip-hop, le tambour, la création orale, la méditation et la culture traditionnelle. Les programmes ciblent des aspects différents de la guérison personnelle et communautaire, notamment le respect, l’autonomisation et le leadership. L’un des piliers de la méthode Blueprint est de trouver des façons productives de canaliser sa colère et d’imaginer des voies de guérison pour avancer.
Grâce à la danse, les jeunes avec lesquels Steve travaille se voient donner de nouvelles occasions d’affronter leurs problèmes profondément ancrés relatifs à la culture, à la colère et à l’identité qui découlent souvent de traumas intergénérationnels. Ayant transformé la vie de 5 000 jeunes par la prestation de plus de 120 ateliers intensifs en danse, il ne fait aucun doute que Steve laisse sa marque sur la santé des collectivités. Cette approche est désormais utilisée dans les centres de détention juvénile sous haute sécurité partout au Canada afin d’aider les jeunes incarcérés ayant des liens avec les gangs de rue à se créer de nouvelles identités et insuffler un peu d’espoir dans leur vie. Grâce à ses travaux, Steve offre l’occasion aux jeunes aux prises avec des problèmes de santé mentale en raison d’une vie dans un environnement tumultueux de recommencer à zéro et de croire en leur potentiel.