Sandrine Faust

Allo Prof

Montréal, QC

Sandrine Faust Allo Prof Ashoka Canada Fellow

Secteur d'Impact

Éducation

Engagement Citoyen

Jeunesse

Science & Technologie

Démocratiser les interactions avec les enseignants pour faire tomber les murs de la salle de classe

Sandrine Faust repousse les limites du système d’éducation du Canada afin d’outiller les étudiants et leur donner la chance non seulement d’être scolarisés, mais de pouvoir bénéficier du soutien total et sur mesure dont ils ont besoin pour réussir — et ce, peu importe les obstacles financiers et culturels.

Une éducation à la portée de tous.

À la fin des années 90, Sandrine Faust cédait au découragement à la vue des taux de décrochage scolaire au secondaire. Les élèves marginalisés en raison de leur situation socio-économique ou de leur statut de nouvel arrivant éprouvent davantage de difficulté à l’école, et le système, déjà sollicité au-delà de sa capacité, ne semble jamais avoir assez de professeurs et de ressources pour modifier la situation.

Mais Sandrine voyait le potentiel de l’Internet comme solution permettant d’exploiter une ressource jusque-là inexplorée : la brillance des élèves. Elle savait qu’il était possible d’en tirer parti afin de transformer le système d’éducation de manière rentable. Elle a imaginé un système différent où les élèves sont en mesure de se prévaloir du soutien de professeurs, de parents, de pairs et de partenaires communautaires de leur collectivité dans son ensemble.

S’appuyant sur ses connaissances des affaires et de l’éducation, Sandrine — surnommée « La tornade » — a transformé un programme télévisé naissant intitulé Allô Prof en un outil plus percutant permettant des interventions ciblées.

Sous la direction de Sandrine, Allô Prof est passé d’un programme de ligne ouverte à l’intention des écoliers ayant de la difficulté avec leurs devoirs à une plateforme en ligne avec des salles de classe électroniques où les élèves peuvent recevoir l’aide non seulement de professeurs, mais aussi de pairs. Au fil des ans, Sandrine a constitué une bibliothèque de ressources électroniques gratuites et un réseau de professeurs qui donnent des réponses aux questions les plus fréquentes. Pendant ce temps, elle a tout de même gardé la ligne téléphonique pour que les enfants gênés ou ayant peu accès à Internet puissent toujours recevoir de l’aide.

Sandrine savait que d’expliquer un concept à un autre élève peut aider les enfants à gagner en confiance et à cimenter leur compréhension. En ce sens, elle conteste systématiquement l’idée qu’un professeur soit l’unique grand maître du savoir. En 2001, Allô Prof a instauré des tribunes électroniques où les élèves et les parents peuvent répondre aux questions d’autres écoliers, réponse qui est ensuite revue par des professeurs. Puis en 2009, Sandrine a lancé un programme de mentorat entre pairs dans le cadre duquel des élèves du secondaire peuvent obtenir des crédits de bénévolat en échange de l’aide qu’ils apportent à des élèves du primaire.

Sandrine a également prouvé le potentiel d’une approche à l’éducation axée sur la collaboration et tournée vers la collectivité en créant de nouvelles occasions pour les partenaires communautaires d’apporter leur soutien aux élèves. Du fait que les écoliers issus de famille à faible revenu n’ont pas toujours accès à un ordinateur à la maison, Allô Prof, avec l’appui de ses partenaires, a eu l’idée d’installer des terminaux interactifs dans certains endroits où sont organisés des programmes parascolaires, ainsi que dans des bibliothèques et des habitations à loyer modéré.

Selon un sondage mené en 2018 par la société Ipsos, 56 % des élèves québécois au primaire et au secondaire disent utiliser Allô Prof lorsqu’ils ont de la difficulté avec leurs devoirs — soit un meilleur résultat que Wikipédia ou Google. En 2017, Allô Prof a indiqué que 400 000 élèves avaient eu recours aux interventions ciblées de Sandrine.

Allô Prof réduit réellement les taux de décrochage scolaire et contribue grandement à la réussite d’élèves. Grâce au soutien d’organismes partenaires, « La tornade » espère pouvoir attirer 700 000 élèves d’ici 2022 et continuer de surpasser toutes les normes éducatives préconisant le statu quo dans l’ensemble du pays. Sa prochaine mission ? Transformer l’éducation en milieu francophone en Ontario.

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