Lorsque les parents se sentent respectés, écoutés et dotés des outils nécessaires pour honorer leur communauté et leur culture, ils sont plus susceptibles de s’impliquer dans l’éducation de leurs enfants.
Avec The Reading Partnership (TRP), l’éducatrice et entrepreneuse sociale Camesha Cox transforme les parents et les aides familiaux racisés et marginalisés en partenaires bien outillés pour aider les enfants à parfaire leur littéracie.
Apprendre à lire à tous nos enfants
La situation que décrit Camesha Cox est désolante : « Nous savons que si les enfants ont de la difficulté à lire en troisième année, les chances sont faibles, voire nulles, qu’ils rattrapent leur retard sans interventions ciblées. Dès la maternelle, nous pouvons savoir lesquels d’entre eux auront de la difficulté à lire en troisième année. Nous savons qu’à Toronto, les enfants noirs, autochtones et racisés, ceux qui vivent dans des quartiers défavorisés et ceux qui sont élevés dans des ménages à faible revenu courent beaucoup plus de risques d’accuser un tel retard. Nous savons que ce phénomène s’est beaucoup aggravé durant la COVID-19. De plus, nous savons que ces lacunes sur le plan de la littéracie ont des conséquences éducatives, économiques et sociales dévastatrices. »
Or, quelle réponse notre système offre-t-il face à cette situation?
Camesha, qui est la directrice fondatrice de TRP, prend une pause avant de répondre : « Aucune. » Si Camesha a mis TRP sur pied, c’est pour remédier à l’incapacité systémique des systèmes éducatifs locaux à apprendre à lire et à écrire à tous les enfants dans toutes les classes. Pour y parvenir, TPR déploie des stratégies et des interventions basées sur des données probantes.
TRP, qui a été fondé en 2011 dans Kingston-Galloway/Orton Park, la communauté torontoise où habite Camesha, établit des partenariats avec les commissions scolaires, les centres de la petite enfance et d’autres organisations communautaires pour recruter et former des éducateur·rice·s locaux, en plus de leur fournir les outils nécessaires pour mobiliser les familles et les communautés. Son programme phare, Reading Partnership for Parents (RPP), est offert gratuitement sur une base hebdomadaire. Il s’agit d’un programme holistique de littéracie qui se sert d’approches fondées sur des données probantes pour aider les parents à acquérir les compétences dont ils ont besoin pour apprendre à lire à leurs enfants. Le Reading Programme Online est une version asynchrone du programme RPP qui permet aux familles de passer à travers la matière au rythme qui leur convient.
Comme l’explique Camesha, ces programmes visent à rétablir le lien entre les systèmes d’éducation canadiens et les communautés noires racisées — y compris dans le cas des parents et des gardien·ne·s qui ont déjà vécu des expériences éducatives négatives.
Les autres programmes offerts par TRP comprennent : Kids ReadTO, un club de lecture virtuel dans le cadre duquel les enfants de 9 à 12 ans qui habitent la région du Grand Toronto ont la possibilité de rencontrer leurs auteur·rice·s préférés durant des séances de questions en direct; et 360° Stories, un atelier d’écriture permettant aux jeunes créateur·rice·s d’écrire leurs propres histoires et de les voir publiées dans un recueil pour leur plus grand plaisir. « Ils quittent le programme en étant des auteur·rice·s publiés, et ils sont honorés par leurs ami·e·s, leur famille et les membres de leur communauté lors du lancement du recueil », dit Camesha.
TRP offre également aux familles un « Lit Kit, ». Il s’agit d’une trousse qui comprend tous les outils nécessaires pour favoriser la réussite en lecture chez les enfants dès leur tout jeune âge, à la maison comme à l’école. Cette trousse comprend notamment de petits livres de contes décodables qui mettent en vedette divers personnages dans le cadre de plusieurs récits. Chose importante, les enfants noirs et racisés de même que leurs parents se voient reflétés dans ce matériel favorisant la littéracie.
« Les programmes testés et éprouvés de TRP aident les enfants à devenir des champion·ne·s de la littéracie », dit Camesha. « Lorsque les enfants terminent nos programmes, leurs compétences en matière de lecture et d’écriture sont meilleures et ils ont plus confiance en elles, en plus d’être mieux préparés pour atteindre leurs pleines capacités. »
Faits Saillants du Réseau
Célébrer l’impact communautaire : Camesha Cox aux Toronto Community Champion Awards
‘360° Stories Online’ donne le pouvoir aux jeunes écrivains de créer, illustrer et publier leurs propres histoires
En combinant le développement de compétences numériques et les systèmes de connaissance autochtones, Alejandro Mayoral Baños fournit à la prochaine génération de travailleur·euse·s numériques autochtones les outils dont ils ont besoin.
L’IFA collabore avec des entreprises technologiques afin de donner la chance aux travailleur·euse·s numériques autochtones en émergence de prospérer au sein de ce secteur.
Décoloniser les espaces numériques
« Les Premiers peuples du Canada habitent l’île de la Tortue depuis des millénaires. Cela ne signifie pas pour autant que les peuples autochtones sont “dépassés” lorsqu’il est question de technologies numériques », indique Alejandro Mayoral Baños. En fait, selon lui, l’industrie des technologies numériques a désespérément besoin d’intégrer les visions du monde des Autochtones pour qu’elle puisse survivre dans un avenir façonné par la crise climatique.
Le fondateur de l’IFA a fait sienne la mission de jeter des ponts entre le secteur des technologies numériques et les communautés autochtones. Pour ce faire, il crée des parcours d’apprentissage viables permettant aux jeunes Autochtones de se trouver une carrière adaptée à leur culture au sein du secteur des technologies numériques. « Au cours du processus, dit Alejandro, l’IFA vise à rendre le secteur des technologies numériques plus collaboratif, équitable et durable en y intégrant une éthique, des connaissances et des valeurs autochtones. »
Un tel travail se révèle nécessaire puisque plus des trois quarts des jeunes Autochtones qui vivent en région éloignée n’ont aucune possibilité de suivre une formation en technologies numériques dans leur communauté. Les travailleur·se·s autochtones représentent seulement 2,2 % de la main-d’œuvre du secteur des technologies numériques au Canada, ce qui reflète les difficultés de ce dernier à véritablement adopter des pratiques d’embauche favorisant l’inclusion et la diversité.
Afin de permettre aux jeunes Autochtones d’acquérir des compétences dans des domaines tels que la conception de l’expérience utilisateur·rice et le développement web, l’IFA leur propose INDIGital, un cours d’introduction de quatre semaines, ainsi qu’IndigiTECH, un programme plus complet de trente semaines. Ces formations gratuites proposent une combinaison de formations en personne et en ligne qui associent le développement de compétences à des séances de guérison avec des aîné·e·s autochtones et des gardien·ne·s des savoirs traditionnels. Par exemple, les formations font appel à des cercles d’apprentissage, qui accordent la préséance à la sagesse collective en plus de mettre l’accent sur l’autodétermination et la souveraineté numérique des Autochtones plutôt que sur l’extraction de connaissances et l’individualisme.
Les apprenant·e·s qui réussissent le programme IndigiTECH sont admissibles à des stages chez les partenaires d’IFA — dont des entreprises telles que Shopify, Salesforce, Interac et la Banque canadienne impériale de commerce (CIBC). Chose essentielle, l’IFA soutient ses apprenant·e·s et ses stagiaires en leur permettant de consulter des mentor·e·s et des aîné·e·s, de même qu’en leur offrant un service de garde, des indemnités de repas, des ordinateurs portatifs et les autres ressources dont ils ont besoin pour réussir le programme. L’IFA collabore également avec des entreprises technologiques pour concevoir des stages et former des équipes de recrutement. De plus, par l’entremise de partenariats avec des chercheur·se·s de l’Université York et de l’Université métropolitaine de Toronto, l’IFA dispose des données probantes nécessaires pour appuyer son travail de plaidoyer et assurer la mise en œuvre efficace de ses programmes.
L’IFA est en train de développer i-ConnectED, une plateforme éducative à la fine pointe de la technologie qui propose du contenu de cours et permet de communiquer directement avec les formateur·rice·s à l’aide de médias sociaux populaires tels que WhatsApp et Facebook Messenger. De la sorte, les apprenant·e·s peuvent véritablement s’impliquer sur les plateformes numériques qu’ils utilisent chaque jour.
Alejandro explique que les technologies numériques, qui permettent de rester en contact avec les communautés totonaques au Mexique, jouent un rôle de plus en plus central dans les différentes cultures autochtones. « Dans les communautés qui se déplacent constamment en raison de la colonisation et, aujourd’hui, des changements climatiques, le téléphone mobile est le seul moyen pour plusieurs peuples d’entrer en contact avec leur culture, ou de préserver leur langue et de la parler. Les technologies numériques s’alignent de plus en plus avec les traditions orales. »
Alors que les cultures autochtones s’adaptent en intégrant les forces des technologies numériques, Alejandro et l’IFA bâtissent un monde au sein duquel les technologies numériques peuvent elles aussi s’adapter en intégrant les forces des visions du monde des Autochtones.
Faits Saillants du Réseau
Mêler les connaissances autochtones à la technologie numérique, avec Alejandro Mayoral Banos
L’organisation de Scott Stirrett, VFC, cultive les compétences entrepreneuriales de milliers de jeunes Canadien·ne·s.
VFC transforme le paysage entrepreneurial du Canada, ouvrant ainsi la voie à un avenir plus équitable et plus résilient pour tout le monde.
Transformer le paysage entrepreneurial du Canada
« Tout le monde au Canada doit développer son esprit entrepreneurial », selon Scott Stirrett.
Toutefois, Scott, qui est le fondateur et le président-directeur général de VFC, ne veut pas dire par là que chaque Canadien·ne·s doit démarrer une multinationale. En disant cela, il imagine plutôt un pays où tout le monde possède les compétences nécessaires pour détecter et saisir les occasions de créer de la valeur pour les autres — dans le monde des affaires, des politiques publiques, de l’éducation, du divertissement, ou tout autre domaine ayant une incidence positive.
« Alors que le monde est de plus en plus instable et incertain, les compétences entrepreneuriales telles que la créativité, la collaboration, la pensée critique et la capacité à faire face à l’incertitude deviennent de plus en plus importantes », dit Scott. Avec VFC, il travaille activement à développer une culture entrepreneuriale au Canada qui nous permettra de faire face et de nous attaquer à de sérieux problèmes dont, notamment, les changements climatiques, les obstacles nuisant à la réconciliation, la stagnation de l’économie, les inégalités et le vieillissement de la population. Les efforts des anciens étudiant·e·s de VFC ont une incidence à travers tout le pays, qu’il s’agisse de développer de vastes projets de production énergétique avec les Premières Nations ou encore de recueillir des dizaines de millions de dollars pour mettre sur pied d’importantes entreprises technologiques.
« Des études montrent que le meilleur moyen de développer ses compétences entrepreneuriales consiste à travailler dans une petite entreprise, là où vous avez l’occasion de vivre une expérience pratique directe de résolution de problèmes dans divers contextes », indique Scott. C’est d’ailleurs à cette fin que VFC propose diverses occasions d’apprentissage rémunérées et intégrées au monde du travail aux jeunes et aux petites entreprises qui les emploient. Seulement en 2022, VFC a animé 3 900 séances d’apprentissage en milieu de travail au sein de plus d’un millier d’entreprises en démarrage et de petites entreprises canadiennes.
L’accessibilité et l’inclusion sont deux importants piliers de la philosophie de VFC. Comme Scott le souligne, il est plus facile d’être entrepreneur·e lorsque vous avez accès à des capitaux, à des mentor·e·s, à des réseaux, à des filets de sécurité et à d’autres ressources qui ont longtemps été hors de la portée des communautés marginalisées. En 2022, 71 % des participant·e·s au programme de VFC s’identifiaient comme faisant partie d’un groupe racisé; 52 % s’identifiaient comme femmes; et 9 % comme membres de la communauté 2SLGBTQ+. De plus, au sein de son réseau d’employeur·se·s, 47 % des entreprises soutenues par VFC sont détenues majoritairement par des femmes, et 17 % sont détenues majoritairement par des personnes racisées.
Au fur et à mesure que l’organisation VFC croît, elle élargit sa vision afin d’établir des partenariats avec les universités et les collèges canadiens, de même qu’avec tous les paliers gouvernementaux afin de déterminer de quelle manière les politiques peuvent mieux soutenir les entrepreneur·e·s. D’ici dix ans, Scott vise à ce que les programmes de VFC joignent 25 000 jeunes Canadien·ne·s par année. Et si nous demandons à Scott quelle est sa vision globale, voici ce qu’il nous répond : « Un Canada économiquement plus inclusif et plus prospère, plus ambitieux et plus tolérant au risque, qui est également déterminé à tester de nouvelles idées qui profitent à tout le monde. »
Highlights from the Network
Chaque jeune a le droit d’avoir accès à un logement sécuritaire, adéquat et abordable. Il est possible de prévenir l’itinérance chez les jeunes, et une telle situation ne devrait pas exister dans une société solidaire et prospère.
Vers un chez-soi Canada est à l’origine d’un mouvement international visant à mettre un terme à l’itinérance chez les jeunes. Pour ce faire, cette organisation entend travailler de manière décloisonnée avec les différents secteurs pour cocréer des communautés où chaque jeune a accès à un chez-soi sécuritaire.
Une approche préventive pour contrer l’itinérance chez les jeunes
Accroître le nombre et la qualité de refuges, de soupes populaires et de maisons de transition ne permettra pas d’éliminer l’itinérance chez les jeunes. Cela ne sera possible qu’en faisant d’abord en sorte qu’ils ne deviennent pas itinérant·e·s.
Voilà la prémisse simple, quoique pleine de bon sens sur laquelle se fonde Vers un chez-soi Canada, une coalition nationale qui reconçoit les solutions pour contrer l’itinérance chez les jeunes par l’entremise de transformations sur le plan des politiques, de la planification et de la pratique. La Fellow Ashoka Melanie Redman est cofondatrice ainsi que présidente et directrice générale de Vers un chez-soi Canada.
Prévenir l’itinérance chez les jeunes — sans parler de l’itinérance tout court — exige de faire preuve de créativité, de faire des expériences et de prendre des mesures, indique Melanie. « Nous voulons que nos solutions reposent sur des données probantes. » Pour ce faire, Vers un chez-soi Canada s’est associée à l’Observatoire canadien sur l’itinérance de l’Université York pour mettre sur pied Changer de direction (CdD), qui est un Réseau de centres d’excellence du Gouvernement du Canada. En 2021, Changer de direction a également reçu la désignation de Centre d’excellence de la Charte de Genève de l’ONU. Ce laboratoire est constamment en train d’essayer, d’innover, de faire des erreurs — et de réussir — en temps réel dans le but d’établir une solide base de connaissances pour trouver des solutions permettant de prévenir l’itinérance, dit Melanie.
Vers un chez-soi Canada a également créé un outil pour mettre un terme à l’itinérance chez les jeunes. Ce cadre conceptuel offre des définitions et des exemples pratiques pour différentes stratégies de prévention. Il propose également une liste des personnes responsables à l’échelle systémique de chaque intervention, de même que des suggestions pour que celles-ci fassent partie de la solution. Ce cadre conceptuel est une composante de l’approche holistique de Vers un chez-soi Canada, cette dernière reconnaissant que la prévention de l’itinérance chez les jeunes exige un effort collectif nécessitant d’éliminer les cloisons entre les principaux acteur·rice·s — incluant les jeunes ayant vécu l’itinérance.
« Quand ces jeunes viennent nous consulter, ils peuvent dresser la liste, pour chaque étape de leur parcours en tant qu’itinérant·e·s, des multiples interventions qui les auraient aidés, eux et leur famille, à mettre fin à ce parcours. Notre objectif est donc clair. Nous devons offrir un soutien global et des interventions aussi longtemps que cela est nécessaire afin d’aider les jeunes et leur famille et de stopper la descente des jeunes vers l’itinérance. Et pour ceux qui finissent itinérant·e·s, l’objectif est de les sortir de là, puis d’empêcher qu’ils tombent à nouveau dans cette situation. »
Vers un chez-soi Canada est à l’origine d’un mouvement international qui possède des ramifications aux États-Unis (lancement à la Maison-Blanche en 2016), en Australie, au Royaume-Uni et dans plusieurs pays d’Europe. Comme le dit Melanie, ce réseau international « est une merveilleuse plateforme d’échange de connaissances. Nous pouvons voir ce que font les collectivités publiques à travers le monde, et adapter leurs idées à nos communautés et à nos contextes ». Elle cite le « devoir d’assistance » en vigueur dans le pays de Galles, qui enjoint les agences publiques à travailler ensemble afin d’agir dans un certain délai lorsqu’elles savent qu’un·e jeune risque de devenir itinérant·e.
« En conséquence, l’itinérance a chuté de façon spectaculaire. Alors, comment pouvons-nous appliquer ce devoir d’assistance au Canada — et comment faire pour qu’il devienne un devoir de prévention? C’est stimulant! »
Faits Saillants du Réseau
En concentrant l’attention, le financement et les moyens d’agir sur les communautés autochtones vulnérables et éloignées, SeeChange Initiative contribue à la mise en place de modèles d’aide efficaces, efficients, durables et culturellement appropriés.
L’approche CommunityFirst de SeeChange Initiative s’appuie sur la vision d’un monde où les communautés jouent un rôle actif dans l’élaboration d’une réponse humanitaire efficace aux crises sanitaires qu’elles affrontent.
Une modification radicale du système d’aide internationale
Qu’il s’agisse de la COVID-19, de la tuberculose, de la fièvre d’Ebola ou de la fièvre Zika, que se passe-t-il habituellement lorsqu’une crise sanitaire frappe une communauté éloignée ou autochtone?
Habituellement, un acteur majeur du secteur de l’aide humanitaire est habituellement parachuté sur place afin de mettre en œuvre une solution externe à l’emporte-pièce. Il se tord ensuite les mains en se demandant pourquoi la crise persiste, puis redouble d’efforts, explique Rachel Kiddell-Monroe.
Or, il s’agit là d’un cercle vicieux que perpétue le système d’aide internationale ancré dans le colonialisme. Toutefois, avec SeeChange Initiative, Rachel propose de reconcevoir de fond en comble ce système afin que le pouvoir, le financement de même que le travail de conception et de mise en œuvre des solutions soient entre les mains des communautés frappées par de telles crises. SeeChange Initiative travaille à l’échelle mondiale afin d’aider ces communautés à élaborer leurs propres réponses aux crises sanitaires. L’organisation coopère également avec des organisations humanitaires bien établies (ex. : Médecins sans frontières) afin de démontrer l’efficacité des solutions élaborées par les communautés.
Rachel a fondé SeeChange Initiative en 2018 en réponse à une épidémie de tuberculose qui s’était déclarée dans différentes communautés inuites dans l’Arctique canadien. Dans un contexte où les gens vivent encore avec les conséquences des pensionnats et des sanatoriums, une réponse tenant compte des traumatismes est cruciale, fait remarquer Rachel. « Les gens ne vont pas dans les centres de santé parce qu’ils ne font pas confiance au système médical. Et ils ont bien raison. »
SeeChange Initiative a coconçu une série d’ateliers et de cercles de partage en inuktitut. Dirigées par la communauté, ces activités se sont penchées sur la perception que la communauté avait de la tuberculose, de même que sur les expériences personnelles en lien avec cette maladie. « Les gens ont besoin de parler de ce qui leur est arrivé, d’expliquer pourquoi ils ont dû être envoyés à l’extérieur, pourquoi ils ont été attachés à un lit, pourquoi ils ont été opérés et pourquoi leur bébé leur a été enlevé. Après une semaine, en ayant eu l’occasion de s’exprimer et d’être entendus, et bénéficiant d’une plus grande dose de compréhension, ils étaient mieux préparés à diriger la coconception d’une stratégie permettant de prévenir et de traiter la tuberculose. Puis, quand la COVID-19 s’est déclarée, ces mêmes leaders étaient prêts à cocréer une stratégie pour affronter la pandémie. Aucun cas ne s’est déclaré dans cette communauté en 18 mois. Et lorsque des cas de COVID-19 se sont manifestés, ils ont été capables de les contrôler. »
En mettant en place des fonds communautaires perpétuels détenus par les communautés vulnérables, SeeChange Initiative vise à ce que le financement en cas de crise passe des mains des grandes organisations d’aide à celles de chaque communauté. « Les acteur·rice·s locaux sont mieux positionnés pour verser l’aide avec une rapidité et une efficacité accrues, en plus de faire montre d’une plus grande compréhension des contextes culturels locaux », indique Rachel.
Dans le cadre du travail qu’elle a effectué durant la COVID-19, SeeChange Initiative a commencé à jeter des ponts entre les différentes communautés éloignées et autochtones à travers le monde, et elle prévoit maintenant d’étendre ces réseaux.
« Nous avons d’incroyables militant·e·s dans les communautés du Nunavut, du Pérou, de la Sierra Leone, du Venezuela et d’ailleurs », explique Rachel. « Ce sont eux qui jouent un réel rôle humanitaire, qui sont sur le terrain pour défendre leur communauté et la protéger contre les menaces sanitaires et climatiques, quel qu’en soit le prix. Alors, au lieu d’envoyer une organisation de bienfaisance offrant de l’aide internationale en Sierra Leone, nous pouvons concevoir que des communautés du Pérou transmettent leurs stratégies à celles de la Sierra Leone et du Nunavut qui, en retour, transmettent leur sagesse aux peuples autochtones du Brésil, et ainsi de suite. C’est une solution tellement sensée qu’il y a lieu de se demander pourquoi elle n’est pas déjà appliquée. »
Highlights from the Network
La conférence TED de Rachel Kiddell-Monroe : Défendre l’humanité face aux conflits et à la guerre
Ernest Jr. Edmond met à profit la vigueur et la détermination des jeunes de la ville et de leurs parents pour révolutionner l’écosystème des services à la jeunesse.
À LBI, la transformation personnelle est le fondement de l’implication sociale et de l’engagement créatif visant le changement.
Le sport a le pouvoir de stimuler l’engagement communautaire
Avec une formation et de l’équipement de qualité, un·e jeune sur un terrain de basketball peut maîtriser le drible croisé ou perfectionner son lancer déposé inversé. Avec la même attention à la formation et à la qualité, ce·tte jeune peut également apprendre à devenir un·e défenseur·e de sa communauté.
Chez Les Ballons Intensifs, Ernest et son équipe conjuguent l’entraînement sportif et l’engagement citoyen pour donner aux jeunes des quartiers à faible revenu et mal servis les moyens de devenir des agent·e·s de changement.
Né en Haïti et élevé à Montréal-Est, Ernest est très bien placé pour constater que les inégalités empêchent les résident·e·s de s’engager dans leur communauté. Sans réelles occasions de s’impliquer et sans voie précise à suivre pour se sortir de leur condition sociale, les jeunes de sa communauté adoptaient des comportements antisociaux. Pour plusieurs d’entre eux, le sport semblait être le seul moyen de s’en sortir, mais seule une faible proportion d’entre eux étaient destinés à devenir des athlètes d’élite.
Toutefois, Ernest voyait les choses différemment. À LBI, le sport est un moyen de développer le leadership, la responsabilité et la communauté. Les jeunes participant·e·s et leurs parents signent un pacte communautaire par lequel ils acceptent de se consacrer à fond à un entraînement sportif rigoureux et de qualité, de même qu’à des initiatives visant le bien-être communautaire comme des corvées de nettoyage de quartier, du jardinage, des événements culturels et des ateliers de développement. Les programmes sont gratuits, mais l’entraînement offert et l’équipement fourni sont de première qualité, et les attentes des plus élevées. « Ton environnement te représente », dit Ernest. « À LBI, nous voulons que tous les jeunes soient d’excellents citoyen·ne·s, alors nous devons leur offrir les meilleurs services. Cela ne devrait pas être uniquement réservé à l’élite. »
L’esprit d’équipe qu’acquièrent les jeunes participant·e·s aux programmes de LBI sur le terrain de sport est également mis à contribution à l’extérieur de ce dernier afin qu’ils puissent participer au développement de la communauté. Les participant·e·s aux programmes de LBI apprennent à défendre leurs propres intérêts, de même que ceux de leur famille et de leur communauté. Par exemple, ils lancent des pétitions pour faire installer des fontaines à eau dans les parcs du quartier, ils font du bénévolat dans les organisations communautaires, ils siègent à des comités et à des conseils scolaires, et certain·e·s vont même jusqu’à lancer leur propre entreprise ou organisation à but non lucratif.
« Ces jeunes sont habitués à se voir eux-mêmes comme le problème, c’est-à-dire comme des jeunes racisés qui jouent au basketball dans le parc le soir et qui ne font rien de bon, comme les bénéficiaires des décisions et de la générosité des autres », dit Ernest. « Nous changeons cette perception. Les jeunes à LBI apprennent à se considérer comme des leaders. Ces jeunes fréquentent le parc ou des espaces publics en plein jour. Ils sont impliqués, ils rencontrent les gens dans leur quartier, ils travaillent fort, ils sourient, ils font une réelle différence — et ils aiment ça. Nous redéfinissons ce que signifie d’être engagé. »
Faits Saillants du Réseau
Lorsque les gens ont les outils pour apprendre à connaître les plans et les cours d’eau dans leur région et surveiller leur état, ils sont en mesure de les protéger et de plaider pour leur santé.
Water Rangers tire parti du pouvoir de la population afin de permettre à tout le monde de devenir un·e intendant·e de l’eau.
Un test à la fois : Water Rangers fait appel à la population pour générer des données sur la qualité de l’eau
« Il y a beaucoup de plans et de cours d’eau au Canada, mais très peu de personnes pour surveiller leur état de santé », dit Kat Kavanagh. En fait, comme elle le souligne, nous n’avons aucune donnée de base pour évaluer la santé de plus de 60 % des rivières, des lacs et des ruisseaux de ce pays. « Or, si nous n’avons pas les données nécessaires pour déterminer la qualité de nos eaux, nous ne pouvons pas prendre de décisions fondées sur des faits quant à la meilleure manière de prendre soin d’elles, ni savoir si la situation s’améliore ou empire. »
C’est exactement pour ces raisons que Kat a fondé Water Rangers en 2015. Cette organisation cherche à combler le manque de données sur les eaux canadiennes en préparant et en distribuant des trousses d’analyse de l’eau aux personnes et aux communautés, leur fournissant ainsi les outils nécessaires pour analyser et surveiller les plans et les cours d’eau locaux et, chose cruciale, partager les données générées sur une plateforme ouverte à laquelle tout le monde peut accéder.
« Beaucoup de gens sentent qu’ils n’ont pas de contrôle sur les décisions qui sont prises concernant leurs plans et leurs cours d’eau et ne savent pas quoi faire pour donner un coup de main », indique Kat. Water Rangers permet à la population d’agir directement et efficacement pour soutenir la santé des plans et des cours d’eau locaux. Ce faisant, l’organisation contribue à former de nouvelles générations de scientifiques communautaires motivés à agir en tant qu’intendant·e·s de l’eau.
La stratégie porte ses fruits, car plus de 80 % des personnes qui effectuent des analyses d’eau avec Water Rangers ont indiqué que depuis qu’elles s’impliquent auprès de l’organisation, elles passent plus de temps en nature, en plus d’avoir montré comment analyser l’eau et parler de protection environnementale à d’autres personnes. En partenariat avec plus de 200 universitaires, représentant·e·s du gouvernement, membres des Premières Nations, Inuit·e·s, Métis·ses et membres d’autres groupes communautaires, Water Rangers a joint plus de 25 000 personnes, permettant ainsi à la population de réaliser des choses auparavant réservées aux scientifiques et aux représentant·e·s du gouvernement. L’organisation établit également des partenariats avec les membres des conseils scolaires et les éducateur·rice·s afin d’intégrer le suivi de la qualité de l’eau dans les programmes de STIM des conseils et des commissions scolaires à travers le Canada.
La formation de Kat à titre de conceptrice d’expérience utilisateur·rice constitue l’une des clés de la réussite de l’organisation : les outils proposés par Water Rangers sont attrayants, faciles à utiliser et abordables, et Kat est constamment en train de les modifier et de les améliorer selon les commentaires des utilisateur·rice·s. Les résultats des analyses sont disponibles sur le champ, alors les utilisateur·rice·s peuvent les interpréter sur place et comprendre ce qu’ils impliquent.
L’approche et l’expertise de Water Rangers sont de plus en plus reconnues : l’organisation continue de collaborer avec les universités et tous les paliers gouvernementaux sur différentes questions concernant l’eau. De plus, elle est chargée de mener l’évaluation des bassins-versants du Canada dans le cadre du rapport sur les bassins-versants de la World Wildlife Fund.
« Nous imaginons un monde où chaque communauté a les outils nécessaires pour prendre soin des plans et des cours d’eau qui sont importants pour elles », dit Kat. « Nous devrions avoir en main suffisamment de données pour connaître l’état de santé de chaque lac, rivière ou ruisseau. »
Faits Saillants du Réseau
Water Rangers s’est associé avec Dr. Kerri Finlay pour combler les lacunes des données accessibles sur la qualité de l’eau
Young Agrarians cultive la prochaine génération de Canadien·ne·s pratiquant l’agriculture écologique, biologique et régénérative.
Dans un monde chaotique qui fait face aux changements climatiques, nous avons tous besoin d’avoir accès à des aliments cultivés localement et culturellement appropriés. Or, en soutenant les nouveaux et les jeunes agriculteur·rice·s, Young Agrarians contribue à assurer cet accès.
L’Agriculture est une forme appliquée de militantisme
Comme le dit Sara Dent : « Si nous voulons régénérer la terre, nous devons régénérer les agriculteur·rice·s. »
Voilà la prémisse sur laquelle se fonde Young Agrarians, l’organisation que Sara a cofondée en 2012, pour réaliser cela. Face à la hausse des prix des terres et au déclin du nombre de fermes et d’agriculteur·rice·s au Canada, Young Agrarians pilote diverses approches novatrices afin d’insuffler un nouveau souffle de vie au secteur agricole canadien.
Constituant la ressource éducative pour les jeunes agriculteur·rice·s la plus importante au pays, Young Agrarians offre des programmes dans l’Ouest canadien, et travaille d’un océan à l’autre par l’entremise de ses réseaux.
La hausse constante des prix des terres est le principal obstacle empêchant les agriculteur·rice·s de pratiquer leur métier. Avec des valeurs foncières déjà élevées, en 2021 la valeur marchande des terres et des bâtiments agricoles a augmenté de 22,7 % au Canada. Comme le souligne Sara, la plupart des jeunes agriculteur·rice·s n’ont tout simplement pas accès aux capitaux ou au crédit nécessaire pour entrer sur le marché. Voilà pourquoi Young Agrarians a mis sur pied un programme d’accès à la terre permettant de jumeler des jeunes qui aspirent à devenir agriculteur·rice·s avec des propriétaires terriens, tout en offrant gratuitement du soutien éducatif et juridique pour conclure des ententes viables de partage des terres. Jusqu’à maintenant, l’organisation a conclu près de 300 ententes de jumelage impliquant plus de 11 000 acres de terre en Colombie-Britannique, offrant ainsi un accès à la terre aux nouveaux agriculteur·rice·s, un moyen de produire des aliments sur les terres des propriétaires terriens et des options de succession aux agriculteur·rice·s plus vieux, tout en permettant de renforcer les liens communautaires et les connaissances collectives. Aux yeux de Sara, cette forme de partage des terres constitue — littéralement — une forme communautaire de philanthropie.
Selon Sara, ce qu’il y a de novateur avec Young Agrarians, « c’est que ça se passe entre agriculteur·rice·s ». Plutôt que de faire appel à des « expert·e·s » de l’industrie ou du milieu de la recherche pour obtenir des conseils ou des technologies venant d’en haut, Young Agrarians mobilise directement les agriculteur·rice·s locaux pour enseigner, offrir du mentorat et bâtir les communautés. L’organisation considère que l’accroissement de la diversité en agriculture est une priorité, et aménage à cette fin des espaces accueillants pour les femmes (qui représentent plus de 50 % de ses membres) et les communautés PANDC, notamment en offrant aux agriculteur·rice·s une formation sur la réconciliation avec les communautés autochtones.
Le programme d’apprentissage de Young Agrarians jumelle de jeunes adultes intéressés par l’agriculture avec des mentor·e·s dans le cadre de programmes d’apprentissage expérientiels qui offrent de la formation en gestion agricole dans une vaste gamme de contextes. En moyenne, les fermes qui participent au Réseau de mentorat en gestion des affaires de l’organisation ont vu augmenter la superficie de leurs terres en production de 48 %, leurs revenus de 64 %, et leur production alimentaire de 72 %. Alors que la pandémie est derrière nous, « les agriculteur·rice·s membres de Young Agrarians ont très hâte de se réseauter et d’échanger des connaissances afin d’aider leurs entreprises à croître et à s’adapter aux changements climatiques ».
« La COVID-19 nous a montré que nous sommes extrêmement vulnérables lorsque les chaînes d’approvisionnement sont longues. Pour garantir que nous aurons des agriculteurs à l’avenir et un système alimentaire résilient adapté au climat, nous avons besoin de suffisamment d’agriculteurs locaux viables qui puissent faire face aux conditions économiques et climatiques actuelles ».
Faits Saillants du Réseau
Sara Dent, Fondatrice des Young Agrarians sur l’Avenir de l’Agriculture
Soutenir les Nouveaux Agriculteurs pour Aborder le #1 Obstacle à l’Agriculture : la Terre
Le Programme de Jumelage Foncier de la Colombie-Britannique favorise l’accès à des terres agricoles abordables
Mettre sur pied l’infrastructure de justice périnatale au sein de la communauté noire.
L’entreprise sociale Mino Care mise sur pied par Elsie Amoako aide les personnes noires enceintes et leur famille à connaître et à défendre leurs droits. Mino Care met en contact les personnes noires enceintes avec des professionnel·le·s de l’accouchement racisés (ex. : sages-femmes et sages-hommes, doulas, spécialistes du plancher pelvien), et permet aux familles noires d’accéder à des soins d’accouchement équitables et sécuritaires sur le plan de la santé et de la culture.
Une plateforme consacrée à la santé maternelle des personnes noires
Donner naissance devrait être un événement heureux d’une grande intensité, qui se déroule de façon sécuritaire avec l’assistance nécessaire. Toutefois, pour trop de futurs parent·e·s ACN, la grossesse, la naissance et les soins postnataux peuvent être source de traumatismes. Qui plus est, il manque de données robustes au Canada pour soutenir la recherche sur les meilleures pratiques et politiques permettant d’aider les mères et les personnes ACN enceintes.
Or, Elsie Amoako, chercheuse et défenderesse des droits des personnes ACN, cherche à changer cette situation. Son entreprise sociale, Mino Care transforme l’expérience des communautés noires et racisées au Canada en matière de grossesse, de naissance et de soins postnataux, visant ainsi à offrir un système de naissance meilleur et plus juste pour tout le monde.
Par exemple, des études suggèrent que les femmes et les personnes enceintes se portent beaucoup mieux lorsqu’elles sont soutenues par des professionnel·le·s partageant la même origine ethnique. Mino Care a mis sur pied un réseau en constante expansion de professionnel·le·s de l’accouchement noirs (obstétricien·ne·s, sages-femmes et sages-hommes, doulas, spécialistes de la santé pelvienne, consultant·e·s en lactation, thérapeutes, etc.) en mesure de servir une clientèle noire d’une manière culturellement sécuritaire. Elsie Amoako a établi des partenariats et collecté des fonds de sorte que ces services soient offerts à tous les parent·e·s noirs, et plus particulièrement à ceux qui, autrement, n’auraient pas pu s’offrir de tels services. Mino Care accroît donc sa demande en professionnel·le·s de l’accouchement noirs tout en cherchant à faire augmenter le nombre de professionnel·le·s racisés offrant des soins de santé maternelle.
Mino Care fait également de l’éducation en organisant des ateliers de justice périnatale qui visent à aider les parent·e·s et les futurs parent·e·s noirs à connaître leurs droits et à s’orienter au sein du système de soins de santé. Elsie travaille avec des partenaires dans le domaine de l’accouchement afro-descendant pour développer un programme d’accouchement certifié et accrédité par l’université axé sur les compétences sociales pour les professionnels de l’accouchement nouveaux et existants, cependant cela a été retardé en raison d’un financement limité. L’organisation organise chaque année une conférence nationale – MinoFest : La conférence sur la santé reproductive et maternelle racialisée – qui, de 2018 à 2023 (à l’exclusion de 2020 et 2021), a réuni plus de 2000 représentants du gouvernement, de la société civile, de la communauté et des professionnels de la santé pour obtenir un soutien en faveur de l’intégration des soins racialisés dans les politiques de santé provinciales et fédérales – un travail qui mène au développement du premier groupe de politiques sur la santé maternelle noire du Canada.
Par l’entremise de toutes ces activités, Mino Care s’attaque au manque de données sur les problèmes de grossesse et de naissance ventilées en fonction de l’origine ethnique au Canada. Cette entreprise sociale est en train d’acquérir la crédibilité nécessaire pour recueillir de manière éthique des données auprès des communautés avec lesquelles elle travaille. Ce travail nous aidera à obtenir l’information dont nous avons besoin pour créer des politiques et des programmes qui promouvront efficacement la santé maternelle chez les personnes noires.
Au cours de sa première année d’existence, soit 2019, Mino Care est entré en contact avec plus de 400 parent·e·s noirs en Ontario. Elsie prévoit de lancer une application Mino Care afin de mettre en contact des prestataires de soins de santé maternelle ACN avec des client·e·s et des membres de communautés. À plus long terme, elle espère également se servir d’outils prédictifs pour anticiper et prévenir les crises sanitaires chez les futurs parent·e·s noirs.
« Pour moi, dit Elsie, il s’agit de faire en sorte que nous avons quelque chose à léguer, que nous normalisons l’accès à des soins maternels culturellement sécuritaires, et que nous avons une incidence positive dans la vie des femmes et des personnes noires enceintes partout dans le monde. »