Skip to main content

Jessica Clogg

By

RELAW : Revitalizing Indigenous Law for Land, Air and Water (moderniser les lois autochtones relatives aux terres, à l’air et à l’eau)

L’avocate spécialisée en droit de l’environnement Jessica Clogg tire parti de la puissance conjuguée des traditions juridiques autochtones et des lois canadiennes pour relever des défis environnementaux complexes.

SOUTENEZ CETTE FELLOW

Décoloniser le contexte juridique du Canada

Au moyen de stratégies de collaboration juridiques qui établissent un pont entre les lois autochtones et les lois canadiennes, Jessica Clogg et son équipe transforment le processus décisionnel en matière d’environnement et renforcent les protections juridiques pour l’environnement.

Moderniser les lois autochtones relatives aux terres, à l’air et à l’eau
« J’ai étudié en droit parce que je pensais que les lois pouvaient constituer un outil de changement social, confie Jessica Clogg. Je me suis par contre rapidement rendu compte que les lois font en fait partie du problème. »

À titre de directrice générale et d’avocate principale de l’organisation à but non lucratif West Coast Environmental Law (WCEL), Jessica travaille depuis plus de 20 ans comme avocate spécialisée en environnement et en droits des Autochtones et porte une attention particulière à la prestation de conseils juridiques et stratégiques aux Autochtones. Au sein de WCEL, elle a joué un rôle déterminant dans la création du programme RELAW (Revitalizing Indigenous Law for Land, Air and Water), soit « moderniser les lois autochtones relatives aux terres, à l’air et à l’eau ».

Grâce au programme RELAW, lancé en 2016, WCEL aide les peuples autochtones à définir, à moderniser et à appliquer leurs propres lois pour protéger la Terre et pour relever les défis environnementaux. WCEL exerce également un leadership dans l’élaboration de modèles de cogouvernance en Colombie-Britannique et au Canada et de lois environnementales fédérales et provinciales qui favorisent la réconciliation, la protection de l’environnement et un processus décisionnel inclusif. Dans sa phase pilote, RELAW a collaboré avec plus d’une dizaine de partenaires autochtones représentant plus de 50 Premières Nations dans le cadre de divers projets ancrés dans les lois autochtones.

Pour déterminer comment relever les défis environnementaux d’aujourd’hui, RELAW fait appel aux lois des peuples autochtones qui gouvernent leurs territoires depuis toujours : des lois que l’on retrouve dans les histoires, les chansons, l’art, les langues et les cérémonies autochtones ainsi que dans la nature. « Les magnifiques histoires [des peuples autochtones] nous enseignent à nouer des relations avec la terre et avec les autres. Grâce à ces histoires, nous pouvons dégager des principes de droit qui nous permettent de tenir un dialogue avec les communautés. »

Collaborant étroitement avec les peuples autochtones pour appliquer les lois autochtones et canadiennes de façon stratégique, Jessica et son équipe cherchent à mettre au point des solutions juridiques qui permettront de régler des problèmes environnementaux complexes et de favoriser une plus grande durabilité. WCEL joue un rôle de premier plan dans l’élaboration de dizaines d’importantes lois et réglementations environnementales en Colombie-Britannique et au Canada, y compris la nouvelle Environmental Assessment Act de la Colombie-Britannique, la première loi au Canada à reconnaître la compétence inhérente des peuples autochtones relative aux projets d’exploitation des ressources qui se trouvent sur leurs territoires.

En 2020, Jessica a été citée parmi les 25 avocats les plus influents au Canada selon le magazine Canadian Lawyer. L’association Ashoka lui permet de renforcer son engagement à « utiliser la loi pour changer les règles du jeu de façon à les rendre plus démocratiques, plus durables et plus équitables. »

Faits Saillants du Réseau

Atteindre la justice environnementale grâce à la sagesse autochtone, avec Jessica Clogg
climate change
Jessica Clogg: Gagnante du Top 25 2020 des avocats les plus influents!

Jennifer DeCoste

By

En rassemblant des voisins pour qu’ils apprennent les uns des autres, LSH renforce la collectivité, les liens et la résilience.

Près de 90 % des participants à LSH déclarent être plus heureux et plus créatifs, et avoir un plus grand sentiment d’appartenance à la collectivité; les trois quarts disent avoir rencontré de nouvelles personnes et s’être faits de vrais amis.

SOUTENEZ CETTE FELLOW

Emprunter plus qu’un peu de sucre à ses voisins

En créant Life.School.House, Jennifer DeCoste s’est appuyée sur notre soif profonde de compagnie. LSH utilise des ateliers communautaires fondés sur le troc comme moyen de réduire l’isolement social et de renforcer les citoyens et les quartiers.
Des ateliers fondés sur le troc qui renforce la collectivité
Au cours d’un après-midi de fin de semaine dans une résidence confortable d’Halifax, un groupe de voisins s’est réuni dans le cadre d’un atelier de LSH pour apprendre à faire du kimchee. Ou à élever des volailles dans leur jardin. Ou à tricoter, fabriquer du savon, maîtriser la menuiserie de base, élever des abeilles, ou jouer à la géocachette. Les compétences abordées varient, mais l’objectif général de chaque atelier est le même : réunir des voisins pour bâtir des collectivités plus fortes et plus résilientes.

Depuis son lancement en 2018, LSH a offert plus de 350 séances, dont la plupart sont offertes dans les minutes qui suivent leur publication en ligne. Ce qui est intéressant, selon Jennifer DeCoste, c’est que la plupart des participants se joignent aux cours surtout parce qu’ils recherchent de la compagnie : « Le sujet est secondaire. »

Jennifer, la force motrice de LSH, a lancé l’idée d’ateliers de partage de compétences comme moyen de favoriser les liens dans sa collectivité d’adoption au Canada atlantique. Compte tenu des taux élevés d’émigration provinciale et du nombre croissant d’immigrants qui n’ont pas de liens avec leur nouvelle collectivité, les résidents des Maritimes sont particulièrement vulnérables à l’isolement social, ce que Jennifer a vivement ressenti lorsqu’elle a déménagé dans un nouveau quartier en 2017. L’année suivante, elle a ouvert sa maison pour y tenir plus de 50 ateliers afin de favoriser les liens entre les quartiers et de jeter des ponts entre les différences.

Ce qui distingue les ateliers de LSH, ce sont leurs organisateurs. À ce jour, plus d’une dizaine de membres de la collectivité néo-écossaise ont reçu une formation sur les compétences qui appuient leur leadership communautaire. Ils ont ensuite répandu ces compétences auprès de leurs voisins. Les organisateurs proposent leur maison, leur studio, leur grange ou leur jardin pour y tenir gratuitement des ateliers. Il s’agit de carrefours où les membres de la collectivité se réunissent pour apprendre des animateurs d’ateliers, des pairs ayant des compétences et des connaissances à partager. Plus important encore, il n’y a aucun échange d’argent : les participants rémunèrent les animateurs exclusivement au moyen de cadeaux et d’articles de troc. Selon Jennifer, le modèle élimine les obstacles financiers qui empêchent la participation. « Ce modèle crée un environnement où chacun a quelque chose de précieux à apporter, où chacun sait qu’il lui suffit d’être lui-même, qu’il est suffisant en soi pour faire partie de la collectivité. »

En ouvrant leur porte à des inconnus, les organisateurs font preuve d’une confiance véritable qui se transmet à la collectivité. Et cela paraît : les collectivités qui participent aux ateliers de LSH rapportent un plus grand sentiment de connexion et de résilience. Près de 90 % des participants déclarent être plus heureux et plus créatifs, et avoir un plus grand sentiment d’appartenance à la collectivité; les trois quarts disent avoir rencontré de nouvelles personnes et s’être faits de vrais amis.

Au Canada et à l’étranger, Jennifer s’associe à des réseaux aux vues similaires pour faire croître LSH, qui a pris de l’expansion en Nouvelle-Écosse et qui s’étend partout au pays. Le projet Life.School.House collabore aussi avec de nouveaux partenaires aux États-Unis, au Danemark et au Mexique. Jennifer, en s’associant à Ashoka, souhaite proposer le modèle de Life.School.House au monde entier et tisser des collectivités résilientes et solidaires, un atelier à la fois.

Faits Saillants du Réseau

Apprenez comment devenir hôte et créer une Life.School.House
Renforcer le capital social par le troc, l’apprentissage et les relations
Regardez Jennifer raconter comment elle a commencé Life.School.House
Jennifer Decoste discute du pouvoir de la construction communautaire et de l’auto-soin sur le podcast ‘Tweet the Leader in You’

Al Etmanski

By

Qu’est-ce qu’une bonne vie? Bâtir l’infrastructure nécessaire à la pleine inclusion sociale et économique des personnes handicapées.

Al aide à concevoir et à promouvoir une prestation d’invalidité qui sortira de façon permanente tous les Canadiens handicapés de la pauvreté.

SOUTENEZ CETTE FELLOW

Repenser les handicaps

Al Etmanski a fait appel à l’imagination pour le monde des handicaps. Ce faisant, il a transformé – pour le mieux – la façon dont les familles, les collectivités et les gouvernements comprennent, incluent et prennent soin des personnes handicapées. Il a appris à être un allié des mouvements de personnes handicapées qui servent à affirmer leur pouvoir social, artistique, économique et politique.

À la naissance de sa fille Liz, Al Etmanski n’a pas tardé à se rendre compte d’une vérité fondamentale : le handicap de sa fille (syndrome de Down) n’allait pas nuire à sa qualité de vie. Ce seraient plutôt les structures et les attitudes de la société à l’égard des handicaps qui détermineraient la capacité de Liz à s’épanouir. Depuis, il est un allié qui défend sans relâche la reconnaissance des personnes handicapées pour ce qu’elles sont : des sources qui font autorité en matière de créativité, de résilience, de vie saine et de courage devant l’adversité.

En 1989, son épouse Vickie Cammack et lui ont cofondé le Planned Lifetime Advocacy Network (PLAN, réseau planifié de plaidoyer pour la vie) pour aider les parents et les principaux fournisseurs de soins à créer des plans successoraux et sociaux communautaires pour les personnes handicapées. Au lieu de se concentrer sur les programmes et les services, ils se sont demandé ce qu’était une « bonne » vie. Puis, ils ont appliqué cinq piliers (relations, foyer, choix, contribution, prospérité) à toutes les solutions et innovations auxquelles ils travaillaient.
L’approche du PLAN, dont des versions ont été adoptées dans le monde entier, établit des « réseaux personnels » pour les personnes handicapées, réseaux constitués de personnes aux intérêts communs et résolues à faire partie de la vie des uns et des autres. En 2008, Al et son équipe ont créé le premier régime enregistré d’épargne-invalidité (REEI) au monde. Aujourd’hui, les dépôts du REEI au Canada, qui totalisent plus de 4 milliards de dollars, profitent collectivement à des centaines de milliers de Canadiens handicapés et procurent une tranquillité d’esprit à leurs parents et à leurs soignants. Al et Vickie ont ensuite créé les réseaux personnels Tyze, un outil en ligne visant à rassembler des communautés autour des personnes recevant des soins.

Le PLAN a entraîné des changements de politique. Il a par exemple élargi les définitions juridiques de la tutelle, de l’invalidité et de la capacité en Colombie-Britannique afin de permettre aux personnes handicapées de prendre davantage de décisions à leur sujet et au sujet de leurs soins, et de reconnaître les relations de confiance comme solution de rechange à la tutelle.

Seul ou en collaboration avec Vickie, Al est l’auteur de quatre livres : Safe and Secure: Seven Steps on the Path to a Good Life for People with Disabilities, A Good Life — For You and Your Relative with the Disability, Impact: Six Patterns to Spread Your Social Innovation et The Power of Disability: 10 Lessons for Surviving, Thriving, and Changing the World.
Al et Vickie, qui ont reçu l’Ordre du Canada en 2014, ont dirigé l’initiative qui est devenue l’influent programme Génération de l’innovation sociale, parrainé par la Fondation McConnell. L’approche novatrice et imaginative d’Al et Vickie face au changement a inspiré des générations d’entrepreneurs sociaux et stimulé des innovations en matière de conception qui tirent parti des systèmes politiques, sociaux et commerciaux au bénéfice de tous. Dans les mots d’Al : « La discipline de l’imagination est la clé d’une réforme monumentale par opposition à une réforme progressive. »

Faits Saillants du Réseau

disability movement
Repenser le role de la communauté des personnes vivant avec un handicap dans l’élaboration de la réalité du 21ème siècle
Des innovations sociales ont vu le jour pendant la pandémie. Al explique comment s’assurer qu’ils restent.
al etmanski
Vicki et Al Etmanski reçoivent l’Ordre du Canada en 2014
the power of disability
Le pouvoir du handicap: dix leçons pour survivre, prospérer et changer le monde
Etmanksi parle de changement de culture et d’innovation sociale à la Portland State University
canadian disability benefit
Al Etmanski plaide pour une politique historique de revenu garanti pour les Canadiens en situation de handicap
al etmanski sfu podcast
Notes de terrain du mouvement visant la justice pour les personnes handicapées : Al Etmanski converse avec Am Johal de l’Université Simon Fraser
canada disability benefit
Coalition multipartite se mobilise pour la mise en œuvre du Prestation Canadienne pour les personnes handicapées

Jeff Cyr

By

Faire le pont entre les entreprises autochtones et les capitaux privés

Le négociateur et entrepreneur métis Jeff Cyr propose de soutenir les populations autochtones historiquement exclues en démocratisant l’accès à la citoyenneté économique, aux capitaux, à l’information et aux richesses durables.

SOUTENEZ CETTE FELLOW

De la dépendance forcée à l’autodétermination économique

Grâce à Raven Indigenous Capital Partners, Jeff Cyr permet aux entrepreneurs autochtones d’accéder au capital et crée des occasions de réconciliation économique dans le milieu de l’investissement.

Une économie de réconciliation

Les Canadiens sont de plus en plus conscients des répercussions dévastatrices et multigénérationnelles qu’ont engendrées les pensionnats auprès des populations autochtones. Le colonialisme continue toutefois de renforcer la pauvreté au sein des communautés métisses et des Premières Nations par des voies moins connues, mais hautement problématiques : l’exclusion systématique des peuples autochtones de l’économie générale.

Les politiques paternalistes et racistes considèrent les communautés autochtones comme des « pupilles de l’État » plutôt que comme des citoyens économiques à part entière. Par exemple, les terres de réserve ne peuvent pas être utilisées comme garantie, ce qui rend l’obtention de prêts plus difficile. Sur bon nombre de réserves, les individus peuvent être propriétaires de leur maison, mais le terrain sur lequel cette maison est construite ne leur appartient pas. Voilà une situation qui rend impossible la constitution d’un patrimoine. La grande majorité des communautés des Premières Nations n’ont pas toujours de banque sur leur territoire, et il s’avère par conséquent difficile pour les résidents d’établir ou de maintenir une cote de crédit ou encore d’avoir accès à du financement. Les générations de colonialisme et de racisme systémique ont inégalement empêché les entrepreneurs autochtones potentiels d’accéder aux richesses intergénérationnelles – une source commune de capitaux à laquelle ont accès les entreprises en démarrage issues de milieux privilégiés.

MLe négociateur et entrepreneur Jeff Cyr a mis au point un nouveau modèle axé sur la croissance économique des Autochtones. En 2017, en collaboration avec ses deux partenaires, il a cofondé Raven Group, premier intermédiaire financier autochtone, et mis sur pied le fonds de développement pour les Autochtones Raven (Raven Indigenous Impact Fund), le premier du genre au Canada. Le fonds proposera non seulement des capitaux, mais aussi de la formation et du soutien aux entreprises sociales autochtones de partout au pays.

Grâce au modèle Raven, ce sont les communautés, et non le gouvernement fédéral, qui établissent leurs propres priorités en matière de développement pour ensuite travailler à la mise en place de solutions gérées par les Autochtones. Les communautés et les entrepreneurs autochtones sont épaulés dans le cadre d’un modèle de laboratoire de solutions qui leur permet d’inventorier leurs besoins, de déterminer les résultats attendus, de repérer les actifs existants et d’entrer en communication avec des investisseurs d’impact et des « acheteurs de résultats », comme les ministères gouvernementaux et les fondations, qui repaient les investisseurs initiaux une fois que l’entreprise affiche une certaine rentabilité. Selon Jeff, le modèle fait passer la dynamique historique de pouvoir de la dépendance à l’autodétermination et s’appuie sur la politique de « rémunération au rendement » du gouvernement fédéral qui récompense les organisations qui atteignent les objectifs sociaux et environnementaux souhaités.

La collecte de fonds pour le Raven Indigenous Impact Fund a dépassé son objectif initial de 5 millions $ : avec des capitaux engagés totalisant 17,5 millions $, Jeff et ses partenaires souhaitent réunir 20 millions $ d’ici la fin de l’année. Il affirme : « il s’agit d’une incroyable occasion de croissance économique durable pour les communautés autochtones du Canada ». Avec Raven, Jeff est déterminé à encourager les communautés autochtones et à faire la promotion de la citoyenneté économique pour tous.

Faits Saillants du Réseau

cyr
Jeff Cyr explique comment nous pouvons décoloniser les investissements à impact dans Future of Good
Globe and mail: un nouveau fonds de capital-risque aide les entreprises autochtones à se développer
cyr
Podcast Impact Investing avec David O’Leary et Jeff Cyr: Revitaliser l’économie autochtone
cyr
Raven Indigenous Capital Partners annonce un investissement dans les cosmétiques Cheekbone Beauty

Brett Matthews

By

Avec My Oral Village, Brett Matthews vise à ce que personne ne soit laissé pour compte dans cette économie mondiale de plus en plus numérique.

Brett Matthews conçoit des systèmes qui aident les milliards d’adultes incapables de calculer à participer à l’économie numérique moderne de façon sécuritaire, indépendante et significative.

SOUTENEZ CETTE FELLOW

Indépendance financière des adultes incapables de calculer

Brett Matthews imagine un monde où la gestion orale de l’information (GOI) permet de démocratiser l’accès aux banques, aux guichets automatiques et aux applications numériques et où même ceux et celles qui ne savent pas lire les nombres peuvent gérer leur argent et participer à l’économie.

La représentation numérique de l’argent (p. ex., 1 250 $, 17 € ou 24 300 ₹) constitue la monnaie littéraire de l’économie moderne et fait partie de presque toutes les transactions commerciales ou financières.

Malgré tout, environ un milliard d’adultes partout dans le monde sont incapables de lire ou d’écrire des nombres comme ceux-là. À mesure que nous délaissons l’argent comptant pour mener nos activités financières en ligne – un processus accéléré par la pandémie de COVID-19 – ces personnes, dont la majorité sont des femmes, risquent d’être écartées des systèmes économiques et de basculer ou de s’enfoncer dans la pauvreté.

Brett Matthews s’efforce de changer cette tendance. Avec My Oral Village (MOVE), il met au point divers outils de gestion orale de l’information (GOI) qui comblent le fossé entre le numérisme et les stratégies que les adultes incapables de calculer mettent en œuvre depuis des millénaires pour comprendre les systèmes financiers. Le résultat? Les adultes incapables de calculer ou aux capacités limitées peuvent faire appel aux services financiers numériques de façon autonome et sécuritaire et en temps réel. Ils peuvent également renforcer leurs capacités financières à l’aide des outils de GOI, par exemple en apprenant à lire les nombres à trois chiffres ou à faire des virements sur leur téléphone cellulaire, des compétences qui aident à atténuer la pauvreté.

MOVE n’est que le fruit le plus récent des efforts que Brett déploie depuis des décennies pour révolutionner le marché mondial et favoriser l’égalité. Lorsqu’il faisait son baccalauréat, il a dirigé une campagne pour demander à l’Université Brock d’arrêter de faire appel à des entreprises associées à l’apartheid. Dans les années 1990, il a fondé le Ethical Pathways Investment Club, l’un des premiers clubs d’investissement de Toronto à faire appel à des critères de sélection de titres expressément éthiques. Une carrière en microfinance et des années de recherche auprès de collectivités fortement axées sur la culture orale en Asie, en Afrique et dans la région du Pacifique lui ont permis de bien comprendre les causes profondes de l’exclusion financière et lui ont donné l’impulsion et les données nécessaires pour concevoir le premier indicateur de numérisme financier du genre, qu’il souhaite intégrer au mouvement de l’inclusion financière et au prochain cycle d’objectifs de développement mondiaux.

Brett a fondé MOVE en 2012. Il collabore avec des partenaires locaux au Cambodge, au Bangladesh, en Inde, en République démocratique du Timor-Leste, aux Îles Salomon et en Tanzanie pour concevoir, tester et mettre en œuvre des outils et des solutions. Il s’affaire également à concevoir une application en collaboration avec Hover, une entreprise de Seattle spécialisée en technologies financières. Il mobilise des entreprises de télécommunications, des programmes d’études supérieures, des banques et des sociétés d’envoi de fonds pour leur montrer que la GOI peut être mise en œuvre de façon rentable et à très peu de risques. Il collabore également avec l’Université Western Ontario, l’Université de Waterloo et l’Université de Toronto ainsi qu’avec le Collège Centennial et l’Université Alliant pour stimuler la science de la GOI.

En 2019, plus de 5 000 personnes utilisaient les outils de MOVE. L’objectif de Brett? Que 100 millions d’adultes incapables de calculer acquièrent les compétences dont ils ont besoin pour participer à la gestion de leurs finances d’ici 2030.

Will Prosper

By

Activer des espaces de dialogue et d’innovations sociales locales pour co-créer des espaces urbains inclusifs, sûrs et dynamiques.

Hoodstock, co-fondé par Will Prosper, canalise la frustration vers un changement créatif dans la communauté qu’on défavorise et racialise de Montréal-Nord.

SOUTENEZ LE FELLOWSHIP

Libérer le potentiel des jeunes leaders

Né dans le quartier le plus défavorisé de Montréal, Will Prosper a fait l’expérience en grandissant de multiple injustices – racisme systémique, brutalités policières, pauvreté systémique – qui sévissent de manière disproportionnée dans les communautés racialisées.

En 2009, Will a créé Hoodstock en réponse à ces injustices. L’organisation organise des forums sociaux annuels qui rassemblent des personnes issues de communautés qu’on marginalise pour en savoir plus sur leurs droits légaux et les services communautaires disponibles, et pour canaliser leur colère et leur frustration en énergie collective pour le changement. En 2016, Will a cofondé la Table de concertation sur le racisme systémique, réunissant plus de 75 leaders multiconfessionnels et multiethniques de la société civile pour aborder les enjeux du racisme systémique au Québec. L’initiative a mené à la création de la première table de concertation sur la diversité de la Ville de Montréal.

Hoodstock agit également en tant que recruteur de talents pour d’éventuel.le.s leaders communautaires. Des jeunes de 15 à 30 ans ayant le désir de devenir des agent.e.s de changement sont identifié.e.s par Hoodstock. Will travaille avec les jeunes pour les aider à comprendre puis à déconstruire les stéréotypes intériorisés et les biais inconscients qui freinent trop souvent les populations qu’on marginalise.

« C’est trop facile », explique Will, « que les enfants grandissent en supposant que le problème vient d’eux, et non d’une construction sociétale d’inégalités bien ancrées depuis plusieurs générations. » Les participant.e.s de Hoodstock passent de se percevoir comme coincé.e.s et avec peu de potentiel à se voir comme des leaders et des agent.e.s de transformation pour leur communauté.

En 2018, Will – réalisateur de documentaires et ancien officier de la GRC – a co-créé le Comité de Leadership Jeunesse de Hoodstock. Ce comité agit comme un incubateur d’innovations sociales locales. Les jeunes leaders rejoignent ou développent leurs propres initiatives en réponse aux besoins spécifiques identifiés dans leurs communautés. Depuis 2016, l’initiative a donné naissance à huit projets d’innovation sociale qui créent des options de soins de santé plus inclusives et holistiques pour les communautés racialisées, développent une capacité d’entrepreneuriat social et élargissent l’accès à de la littérature et des arts divers. Une jeune leader de Hoodstock dirige l’initiative de justice alternative et réparatrice de Hoodstock – la première du genre au Canada conçue par et pour les communautés noires. Cette année (si la pandémie le permet), un autre jeune membre de Hoodstock dirige ECHO (Espace Coworking Hoodstock), le premier espace de coworking dédié à l’incubation d’innovations sociales et aux arts à Montréal-Nord.

Dans les écoles publiques de Montréal, Will a lancé un programme pilote, S.T.arts, qui combine la culture hip-hop avec des cours de codage. Conçu pour lutter contre l’exclusion numérique tout en favorisant la rétention des étudiant.e.s, le programme mobilise des étudiants de quartiers qu’on défavorise et les prépare à prospérer dans l’économie numérique.

Grâce à Hoodstock et à ses initiatives, Will libère le pouvoir de sa communauté et active une nouvelle génération de jeunes acteurs et actrices de changement. Grâce à ses efforts et à leur pouvoir, une communauté – et un pays – sont co-construits où chacun.e aura les outils dont il ou elle a besoin pour s’épanouir.

Faits Saillants du Réseau

CBC: Hoodstock mène les manifestations contre le racisme à Montréal
Pourquoi autant de gens tombent malande et meurent à cause du Covid à Montréal?
Will explique comment plus de données mettraient en lumière le lien entre pauvreté et COVID-19
will prosper article
Montréal-Nord répond à l’appel à l’aide pour faire face au COVID
hoodstock will prosper
Des projets de Hoodstock pour établir une justice alternative à Montréal-Nord
hoodstock hackathon
Décodons l’inclusion: Hoodstock parmi 5 projets gagnants du Hackathon social
Webinaire de Hoodstock: une crise sanitaire dans une crise sociale
hoodstock will prosper
10 ans de Hoodstock: Un forum social toujours réinventé

James Favel

By

Rétablir la responsabilité traditionnelle des communautés autochtones et leur capacité à protéger leurs membres les plus vulnérables.

Avec Bear Clan Patrol Inc., le leader autochtone James Favel catalyse le leadership et la guérison dans ses communautés.

SOUTENEZ LE FELLOWSHIP

Posséder nos problèmes — et leurs solutions.

Le soleil se couche sur le vaste ciel des Prairies alors qu’un groupe de bénévoles se rassemble dans un centre communautaire de l’extrémité nord de Winnipeg. Ils et elles enfilent des gilets de sécurité fluorescents et partent – certain.e.s à pied, d’autres à vélo – dans les rues des quartiers les plus vulnérables de la ville.

Au cours des prochaines heures, ils et elles vont ramasser des seringues, distribuer des chaussettes propres et des gants chauds, distribuer des pommes et des barres de céréales aux résident.e.s affamé.e.s. Ils et elles vont également stopper des combats, administrer de la naloxone pour les surdoses, désamorcer des disputes domestiques, et enregistrer et signaler des clients essayant de solliciter des jeunes femmes. Ils et elles vont appeler des ambulances, mettre en contact les résident.e.s avec des services sociaux et agir généralement comme une présence positive accessible dans ce qui peut être une rue hostile.

Mais ce groupe de bénévoles – dont beaucoup vivent dans les quartiers et les communautés qu’ils et elles servent – ne sont pas simplement là pour prévenir le crime et la violence. Bear Clan Patrol Inc. (BCP), explique James Favel, est conçu pour restaurer la responsabilité traditionnelle des communautés autochtones et leur capacité à protéger et à prendre soin de leurs membres les plus vulnérables.

James est directeur de Bear Clan Patrol Inc. Il a quitté son emploi de chauffeur de camion en 2014 pour revigorer l’organisation face à l’augmentation des taux de criminalité, de violence et d’incarcération dans sa communauté. Des générations d’oppression coloniale systémique ont affaibli le tissu social des familles et des communautés autochtones, explique-t-il; BCP est conçu pour aider à réparer ce tissu. Et ça marche. En mettant l’accent sur la prévention du crime en amont plutôt que sur les forces de l’ordre en aval, BCP réduit le besoin d’intervention policière tout en contribuant à favoriser des relations plus positives avec la police et à instaurer une plus grande confiance au sein des communautés et entre elles.

Ce qui a commencé comme une initiative avec 12 bénévoles dans un quartier vulnérable s’est épanoui à Winnipeg, où plus de 1 700 bénévoles participent à des patrouilles nocturnes dans plusieurs collectivités. Partout au Canada, les patrouilles du Bear Clan opèrent maintenant dans 58 collectivités. James a récemment parlé de son travail aux Nations Unies, suscitant un intérêt international.

Et leurs services continuent de s’étendre. BCP a lancé un programme de distribution de nourriture sans barrière d’entrée en 2017. Les membres de la communauté n’ont pas besoin de fournir une pièce d’identité gouvernementale ou d’entrer dans tout autre cercle bureaucratique pour accéder à ces services. Avec l’éclosion du coronavirus et la distanciation sociale, BCP a pivoté pour livrer des paniers de nourriture directement aux familles autochtones de la ville, avec l’aide de dons récents d’un total de 350 000 $.

James est déterminé à renforcer les capacités de leadership au sein de sa communauté, tout en développant des services sociaux de pair à pair culturellement adaptés. Des bénévoles autochtones travaillent aux côtés de leurs voisin.e.s non autochtones, et les enfants allant à l’école participent désormais à de fausses patrouilles de jeunes. «Pour créer un véritable changement», dit-il, «nos communautés doivent à la fois s’approprier leurs problèmes et les solutions à ces problèmes.»

Faits Saillants du Réseau

Le Bear Clan de Winnipeg lance ses patrouilles à vélo au milieu de la pandémie de coronavirus
bear clan patrol
Bear Clan Patrol reçoit plus de 220 000$ pour les livraisons de nourriture
bear clan patrol james favel
Le Bear Clan de Winnipeg développe de fausses patrouilles de jeunes
bear clan patrol james favel
Une apparition devant l’ONU aide Bear Clan Patrol à se développer
bear clan patrol
Bear Clan Patrol sert de jeu supplémentaire d’yeux et d’oreilles dans les rues de Calgary

Candice Lys

By

Fournir aux jeunes du Nord canadien une éducation en matière de santé sexuelle pertinente sur le plan culturel et social, avec des résultats positifs en cascade.

La Dre Candice Lys décolonise l’éducation sexuelle publique et incorpore les arts et le territoire avec les systèmes de connaissances autochtones afin d’améliorer la santé des jeunes résidants du Nord.

SOUTENEZ LE FELLOWSHIP
Play Video

VOIR LE VIDÉO

Nos jeunes se guérissent eux-mêmes, ainsi que leurs familles et leurs communautés. C’est vraiment merveilleux de les voir commencer à se percevoir comme puissants, comme agents de changement. »

Dre. Candice Lys, Fellow Ashoka Canada

Parlons de sexe.

Imaginez votre classe typique d’éducation sexuelle : des rangées de jeunes assis dans un silence gêné pendant qu’un enseignant beaucoup plus âgé qu’eux leur explique comment ça fonctionne. Les élèves apprendront sans doute un peu sur la biologie et les faits concernant le sexe, mais ce format n’invite pas à des discussions constructives sur la sexualité, les relations saines et l’identité.

Cela est particulièrement vrai dans les communautés où les abus coloniaux ont contribué à un traumatisme intergénérationnel. Les jeunes des Territoires du Nord-Ouest, du Nunavut et du Yukon sont vulnérables aux problèmes de santé sexuelle, avec des taux extrêmement élevés d’infections sexuellement transmissibles, de grossesse chez les adolescentes et de violences sexuelles.

Dre. Candice Lys, qui a grandi dans les Territoires du Nord-Ouest, a constaté de visu combien le Nord avait besoin d’une éducation sexuelle pertinente et adaptée sur le plan culturel. Les jeunes n’avaient pas besoin de cours sur l’utilisation du préservatif – ils devaient parler de santé mentale et sexuelle et de relations sexuelles saines. Ils avaient besoin de techniques basées sur le territoires et artistiques conçues pour renforcer leur fierté et leur confiance.

Candice a entrepris de changer le système éducatif. En 2012, elle a lancé l’initiative «Favoriser une expression ouverte chez les jeunes» (FOXY) afin de fournir une éducation sexuelle pertinente pour les femmes et les personnes au genre diversifié.

FOXY met l’accent sur l’autonomisation sexuelle et l’expression ouverte, en aidant les jeunes à comprendre leur valeur et à renforcer leur confiance en eux. Le modèle intègre les connaissances autochtones locales et des méthodes basées sur les arts – telles que le théâtre, le perlage et la narration numérique – pour permettre aux jeunes d’exprimer leurs idées et leurs opinions sur la santé sexuelle, l’amour et la vie en général. Avec le soutien des aînés, les jeunes femmes transmettent les connaissances qu’elles ont acquises en tant que Pairs Leaders, ce qui permet de former une nouvelle génération de leaders. FOXY consiste à donner aux jeunes le pouvoir et la confiance nécessaires pour décider eux-mêmes de ce qui est le mieux pour eux et pour leur corps. Il s’agit d’une approche holistique qui intègre santé sexuelle et mentale intégrée ainsi qu’une programmation accessible et inclusive.

FOXY possède une stratégie pour le long-terme, du financement durable et a déjà appliqué ce modèle dans les trois territoires canadiens: les Territoires du Nord-Ouest, le Yukon et le Nunavut – atteignant 20% des jeunes âgés de 13 à 17 ans à ce jour. Le travail de renforcement des jeunes femmes et des personnes au genre diversifié a été si efficace qu’en 2016, Candice et une équipe de résidants du Nord ont créé un programme pour les jeunes hommes et les jeunes s’identifiant au genre masculin: Force, Masculinités et Santé Sexuelle (SMASH).

Candice est en train de changer le système d’éducation dans le Nord. Elle participe régulièrement à des discussions politiques au niveau territorial et a noué un partenariat officiel avec le Ministère de l’Éducation des Territoires du Nord-Ouest pour obtenir l’accréditation officielle de FOXY et de SMASH afin que les jeunes puissent recevoir des crédits d’études secondaires pour avoir complété une formation en leadership. Candice souhaite que FOXY soit adopté comme référence par excellence en matière d’éducation sexuelle pour tous les sexes, toutes les cultures et tous les lieux.

Récipiendaire du Prix Inspiration Arctique d’un million de dollars, le travail crucial de Candice incarne le leadership des Premières nations dans la conception de stratégies de préservation et de promotion du bien-être et aide les jeunes à mieux se comprendre en tant que guérisseurs et puissants acteurs de changement. Nous sommes honorés de soutenir le rôle d’Ashoka Canada dans l’accélération de l’impact du travail de Candice. »

Dani DeBoice, Conseillère Senior
Investissement Communautaire and Fondation Suncor Energy

Faits Saillants du Réseau

Walrus Talks Arctic: Candice Lys à propos de tout ce qu’elle pensait savoir sur les adolescents
candice lys
FOXY et SMASH reçoivent un coup de pouce financier du gouvernement fédéral
candice lys
Candice a transformé son doctorat en une idée d’un million de dollars
candice lys
FOXY publie une étude pilote sur la santé mentale et sexuelle dans le nord

Accompagner la prochaine génération d’entrepreneurs sociaux

« Faire partie d’Ashoka signifie que je peux appeler un.e autre Fellow et avoir une vraie conversation sur ce que signifie vivre, travailler et respirer en tant qu’innovateur social dirigeant un organisme à but non lucratif. Nous pouvons parler d’idées, et ces idées se transforment en prototypes et projets réels. Cela a été incroyablement utile. »

Candice Lys, Fellow Ashoka Canada

Paul Born

By

Le modèle canadien par excellence pour les collectivités qui cherchent à éliminer la pauvreté.

Paul Born est persuadé que mettre fin à la pauvreté est la meilleure chose à faire pour créer une planète pacifique – et il dispose d’un modèle qui a fait ses preuves pour nous y mener.

SOUTENEZ LE FELLOWSHIP
Play Video

VOIR LE VIDÉO

Quand je pense à Paul, je pense à la communauté… il voit les possibilités plutôt que les problèmes et les obstacles. Il écoute, réfléchit profondément et recherche des actions novatrices et collectives en faveur du changement. Et les résultats sont stupéfiants. »

Kate Gunn, End Poverty Edmonton

Un siège pour tout le monde à la table.

En mars 2019, le gouvernement canadien a annoncé que le Canada avait atteint son plus bas taux de pauvreté de l’histoire : 9,5%. Cela signifie que le Canada a atteint son objectif de 2015 visant à réduire la pauvreté de 20% bien avant la date prévue.

Paul Born est un acteur au centre de cette réussite.

Certains des progrès réalisés par le Canada en matière de pauvreté sont dus à la croissance économique, mais la croissance n’a pas été suffisante pour expliquer cette baisse frappante sur le taux de pauvreté. Le modèle de Paul, qui rassemble divers membres de la communauté pour créer de l’empathie, un sentiment d’urgence et des solutions créatives, montre qu’organiser les communautés différemment à l’aide d’une méthodologie spécifique de lutte contre la pauvreté est efficace.

Fils de réfugiés, Paul a appris très tôt la valeur du travail en collaboration. Il a grandi dans une communauté mennonite très unie d’Abbotsford, en Colombie-Britannique, où des familles se sont relevées et se sont sorties de la pauvreté en partageant des idées agricoles. Paul a vu que cette idée de «l’esprit de ruche» pouvait être utilisée pour intervenir au niveau de la ville. Pendant des décennies, il a pris l’habitude de rassembler divers partenaires – entreprises, gouvernements fédéral et provinciaux, organismes à but non lucratif et membres de la communauté (en particulier celles et ceux qui vivent dans la pauvreté) – pour élaborer collectivement des stratégies de réduction de la pauvreté à multiples facettes.

En 2002, Paul a cofondé le Tamarack Institute pour déclencher un mouvement systémique de réduction de la pauvreté au Canada. L’objectif est de rechercher et de documenter des stratégies efficaces de réduction de la pauvreté, puis de les diffuser dans une communauté d’apprentissage d’acteurs de changement au sein des gouvernements municipal, provincial et fédéral. Aujourd’hui, plus de 20 000 personnes participent à des formations par le biais de cette communauté d’apprentissage, apportant connaissances et financement. Parallèlement, Paul voulait appliquer les leçons apprises pour réaliser un changement durable dans les communautés. En s’associant à plus de 70 villes à travers le Canada, Tamarack a aidé à sortir plus de 200 000 ménages de la pauvreté.

Paul sait qu’il n’existe pas de solution unique pour éliminer la pauvreté. Dans une ville, cela pourrait signifier une augmentation du salaire minimum. Dans une autre, changer les itinéraires de transport en commun pour faciliter l’accès au travail ou créer des incitations fiscales pour les employeurs à embaucher des travailleurs à temps plein plutôt qu’à temps partiel. Cela pourrait également signifier la création d’avantages sociaux pour aider les mères célibataires à réintégrer le marché du travail ou la création d’une permanence téléphonique pour informer les citoyens des avantages auxquels ils ont droit. La beauté du modèle de Paul est qu’il honore les connaissances locales : les communautés savent ce dont elles ont besoin pour relever leurs défis et elles ont la capacité de résoudre leurs propres problèmes.

Aujourd’hui, neuf Canadiens sur dix vivent dans une communauté dotée d’un plan de réduction de la pauvreté inspiré de Tamarack.

Même avec tout ce succès, Paul ne s’arrête pas. La pauvreté a un impact disproportionné sur certains groupes démographiques – les familles monoparentales (le plus souvent dirigées par des femmes), les personnes vivant avec une déficience, les autochtones et les nouveaux arrivants, par exemple. Il travaille à reconstruire des villes qui permettent l’inclusion de chacun et chacune.

Alors que le Canada s’efforce d’atteindre un nouvel objectif ambitieux fixé par le gouvernement fédéral en 2018 – réduire la pauvreté de 50% d’ici 2030 – Paul soutiendra tranquillement sa mission et sortira des millions de personnes de la pauvreté.

Le travail novateur de Paul visant à éliminer la pauvreté et à renforcer les capacités des communautés est au cœur de notre mission consistant à soutenir et à renforcer la résilience dans les communautés dans lesquelles nous opérons et dans l’ensemble du Canada. Sa passion profonde et son sens infini des possibilités n’ont d’égal que la rigueur de son travail et de ses méthodologies. Nous sommes fiers de nous associer à Tamarack et Ashoka Canada pour créer un Canada sans pauvreté, où chacun peut s’épanouir.»

Lori Hewson, Directrice, Investissement Communautaire et Innovation Sociale
Suncor Energy et Fondation Suncor Energy

Faits Saillants du Réseau

paul born
« Gagner le combat contre la pauvreté »

Le chroniqueur d’opinion du New York Times, David Brooks, attribue au Fellow Ashoka Paul Born le fait d’avoir mené le Canada à son plus bas taux de pauvreté de l’histoire.

paul born
«Mettre fin à la pauvreté est« la chose la plus importante à faire si vous voulez la paix dans le monde.»

Et le Fellow Ashoka, Paul Born, trouve comment y arriver. Dans le Waterloo Region Record.

paul born
«Au Canada, les collectivités ont sorti plus de 200 000 familles de la pauvreté en sept ans.»

Pourquoi ne faisons-nous pas ce qu’ils ont fait? « Le Philadelphia Citizen présente Paul Born sous » Idées que nous devrions voler « .

paul born
Quand la communauté devient « non-essentielle »

Paul Born discute des impacts de COVID-19 sur la notion de communauté

Renforcez l’impact de la communauté du Fellowship

« Ashoka est une communauté incroyable d’acteurs de changement qui se soucient les uns des autres et construisent ensemble un monde meilleur. »

Paul Born, Fellow Ashoka Canada

Cindy Blackstock

By

Décoloniser le Canada par des actions en justice et par l’éducation du grand public.

Dre. Cindy Blackstock crée de nouvelles voies pour l’équité au nom des enfants et des familles des Premières Nations et oblige le Canada à rendre compte de ses politiques coloniales racistes.

SOUTENEZ CETTE FELLOW

Défendre l’égalité.

Dans le système canadien de protection de l’enfance, les enfants des Premières Nations sont nettement surreprésentés en raison des répercussions persistantes des politiques et des mentalités racistes et coloniales. En 2016, le Tribunal canadien des droits de la personne a conclu que le gouvernement fédéral avait délibérément et imprudemment discriminé les enfants des Premières Nations vivant dans les réserves dans le cadre la prestation de services aux enfants et aux familles.

Dre. Cindy Blackstock a été la force motrice derrière cette décision. Depuis plus de 10 ans, elle défend les droits des enfants des Premières Nations. Elle demande justice et propose des solutions équitables et culturellement adaptées. Elle a créé une mentalité totalement différente – et décolonisée – qui valorise une véritable égalité de financement, d’éducation et de services pour tous les enfants, sans exception.

Enfant Gitxsan ayant grandi dans le nord de la Colombie-Britannique dans les années 60, Cindy a été victime de racisme de la part de personnes qui confondaient les symptômes dramatiques de l’oppression discriminatoire gouvernementale avec une infériorité raciale des Premières Nations. Déterminée à dépasser les attentes racistes que la société avait pour elle, elle a poursuivi des études postsecondaires et est devenue assistante sociale.

Mais le travail de première ligne n’a pas satisfait Cindy. Cela l’a en réalité rendu furieuse. Elle a constaté à quel point le système ne permettait guère de résoudre les véritables problèmes fondamentaux liés au bien-être de l’enfant et à la pauvreté. Et elle n’était pas la seule à faire ce constat.

En 1998, déterminée à apporter des changements systémiques profonds, Cindy a co-créé la Société de soutien à l’enfance et à la famille des Premières Nations du Canada, un organisme national à but non lucratif dont la mission est de fournir des recherches, des politiques, du développement professionnel et des réseaux pour soutenir les organismes de services à l’enfance et à la famille des Premières Nations s’occupant d’enfants, de jeunes, de familles et de communautés.

La Caring Society travaille avec des communautés des Premières Nations, des défenseurs des droits et les différents niveaux gouvernementaux pour assurer une équité aux enfants et aux familles respectant leur culture. Cela a eu des effets mesurables sur des dizaines de milliers d’enfants des Premières Nations et leurs familles. En 2019, après avoir émis une série d’ordonnances de non-conformité à l’encontre du gouvernement fédéral (invoquées sans relâche par Cindy), le TCDP a condamné le Canada à verser jusqu’à 40 000 $ (le montant maximal permis en vertu de la Loi canadienne sur les droits de la personne) aux enfants, aux jeunes et aux familles des Premières Nations auxquels le système de protection de l’enfance a fait du tort.

Cindy a créé Touchstones of Hope, un mouvement de réconciliation réunissant des praticiens des services de l’enfance et des membres des communautés des Premières Nations. Cela a permis de relier 233 groupes des Premières Nations et non-autochtones distincts représentant 30 langues différentes pour co-créer l’avenir ensemble.

Cindy a également créé les conditions nécessaires à la mise en oeuvre du principe historique de Jordan, du nom de Jordan River Anderson, un jeune Cri décédé à l’hôpital à l’âge de cinq ans, alors que les gouvernements fédéral et provinciaux se disputaient pour savoir qui devrait payer ses soins à domicile. Depuis 2016, plus de 350 000 affaires relevant du principe de Jordan ont été approuvées.

La Caring Society offre des ressources d’éducation publique dans le but de la réconciliation et propose des recherches et un accompagnement par le biais d’initiatives d’éducation, de campagnes de politiques publiques et de ressources de qualité. Par exemple, l’Assemblée des Premières Nations, les Chefs de l’Ontario, et d’autres peuples du monde entier, ont approuvé à l’unanimité le plan Spirit Bear de la Caring Society visant à mettre fin aux inégalités dans les services publics destinés aux enfants, aux jeunes et aux familles des Premières Nations.

L’expérience personnelle de Cindy et son indignation face à l’iniquité ont semé en elle la passion et la résilience nécessaires pour consacrer sa vie à la création de changements systémiques. Son expérience dans le développement communautaire et l’élaboration de politiques combinée avec sa rigueur intellectuelle l’ont propulsée dans un rôle de leadership au sein du mouvement de réconciliation. En 2018, le député néo-démocrate Charlie Angus l’a qualifiée de «Martin Luther King du Canada pour les enfants des Premières Nations».

Faits Saillants du Réseau

Peter Mansbridge parle avec Cindy Blackstock de la nécessité d’une réconciliation.
cindy blackstock
Cindy Blackstock sur la façon de faire évoluer le racisme systémique au Canada.
cindy blackstock spiritbear
La longue lutte pour les droits des enfants des Premières Nations est discutée sur un podcast Rabble.
cindy blackstock
The Globe and Mail: Pour le bien-être des enfants autochtones, notre gouvernement le sait bien, il faut faire mieux.