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Cheryl Perera

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La fondatrice et PDG de OneChild, Cheryl Perera, aide à construire un monde où les enfants peuvent comprendre, exercer et protéger leurs droits universels à vivre libre de toute exploitation sexuelle.

Axée sur la prévention, éclairée par les survivants, jeunesse habilitée: OneChild donne le pouvoir aux enfants et aux jeunes pour mener le combat contre l’exploitation sexuelle.

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Chaque enfant exploité est une victime de trop

Les enfants et les jeunes sont les mieux placés pour prendre leur vie en main, bien que ce fait soit souvent peu reconnu. S’ils bénéficient de l’information, de la formation et des mesures de soutien adéquates, les jeunes peuvent trouver et déployer des solutions pour résoudre les problèmes qui les affligent.

Voilà les prémisses sur lesquelles se fonde OneChild, qui propose aux jeunes agent·e·s de changement les ressources nécessaires pour lutter contre l’ESE partout dans le monde.

Selon Cheryl Perera, fondatrice et directrice générale d’OneChild, cette approche s’inspire des actions militantes qu’elle a menées dans sa jeunesse. Elle a fondé l’organisation en 2005, alors qu’elle avait 19 ans, après s’être familiarisée avec l’ESE dans le cadre d’un projet à l’école secondaire. Au Sri Lanka, où elle est née, Cheryl a agi comme leurre en jouant le rôle d’une fille de 15 ans exploitée sexuellement dans le cadre d’une opération d’infiltration qui s’est soldée par l’arrestation d’un agresseur sexuel d’enfants.

Aujourd’hui, OneChild propose aux enfants et aux jeunes des activités d’éducation préventive, de défense de leurs droits, de mobilisation et d’autonomisation des survivant·e·s afin de leur donner les moyens de lutter contre l’ESE. L’organisation a joint plus de 81 000 personnes dans 11 pays.

Par exemple, au Canada et aux États-Unis, les ateliers d’éducation préventive et de leadership d’OneChild dirigés par des jeunes montrent aux élèves du primaire et du secondaire comment reconnaître les situations d’ESE et demander de l’aide. Les élèves apprennent à planifier des actions pour lutter contre l’ESE dans leur communauté et dans le monde entier. Depuis 2005, OneChild a joint plus de 37 000 jeunes. Près de 90 % des élèves qui ont participé aux ateliers de l’organisation disent être capables de reconnaître les signes avant-coureurs de l’ESE et de repérer une victime. Plus de 55 % d’entre eux se disent prêts à agir face à ce problème après avoir suivi un seul atelier de OneChild. OneChild propose aux élèves des ressources afin de soutenir l’apprentissage continu, l’organisation de campagnes et le mentorat pour qu’ils deviennent des agent·e·s du changement.

Les jeunes qui s’intéressent à ce problème peuvent s’impliquer au sein de l’une des brigades ayant pour mission de donner des conseils aux jeunes, ce qui leur donne l’occasion de suivre pendant toute l’année une formation pour lutter contre l’ESE. OneChild donne la possibilité à ses jeunes militant·e·s de prendre part à des dialogues avec des représentant·e·s des gouvernements et du monde des affaires. Par exemple, l’organisation a établi des partenariats avec des entreprises comme Air Canada pour concevoir la première campagne pancanadienne de sensibilisation contre l’exploitation et le trafic sexuels en contexte de voyages et dans le secteur du tourisme. Cette campagne, qui a rallié des aéroports, des agences de voyages, des compagnies aériennes et des consulats, aura permis de joindre des millions de personnes.

OneChild offre également de la formation aux parent·e·s, aux éducateur·rice·s, aux groupes communautaires, aux groupes confessionnels, aux entreprises et aux forces de l’ordre afin qu’ils se familiarisent avec l’ESE et comprennent le rôle d’allié·e·s qu’ils ont à jouer dans la lutte contre celle-ci.

Cheryl a été désignée jeune leader mondiale par le Forum of Young Global Leader, et compte parmi les 100 femmes canadiennes les plus puissantes. En mars 2020, elle a reçu l’Ordre de l’Ontario, qui constitue la plus haute distinction civile dans cette province. Elle continue de se battre sans relâche pour renforcer la capacité des jeunes à prendre part à la lutte mondiale contre l’exploitation sexuelle.

OneChild

@OneChildNetwork

Faits Saillants du Réseau

Découvrez comment Cheryl a fondé OneChild
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Les adolescent·e·s ne sont pas à vendre. Apprenez à reconnaître l’ESE
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Rencontrez les membres des quelque 20 brigades conseillant les jeunes, les ambassadeur·rice·s et les défenseur·e·s des droits des jeunes qui s’efforcent de mettre un terme à l’ESE dans leur communauté et au Canada.
Découvrez l’histoire de Cheryl

Mark Abbott

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Créer un monde où l’intendance technologique est partie prenante de l’identité, de l’orientation et des pratiques d’une vaste gamme de professions et de secteurs — au Canada et autour du monde.

L’Engineering Change Lab contribue à la mise sur pied et au soutien d’une communauté d’intendant-e-s technologiques afin d’aider les personnes et les groupes à mieux gérer les conflits de valeurs inhérents à leur travail, et d’ainsi bâtir un monde meilleur pour tout le monde.

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Le programme m’a enseigné des leçons précieuses sur l’utilisation éthique de la technologie et l’importance de considérer les impacts potentiels de mon travail sur la société. Ce sont des compétences essentielles qui m’aideront à devenir un professionnel responsable et efficace dans l’industrie technologique.

Participant au programme

Bâtir un avenir technologique plus éthique et plus réfléchi

« Mais un instant, qu’est-ce que l’ingénierie? »

Cette question — ironiquement posée par le doyen d’un programme de génie dans une université canadienne — mobilise Mark Abbott depuis plus de dix ans.

« Accidentellement » devenu ingénieur, Mark a gravi les échelons de la profession d’ingénieur en entreprise, se sentant de plus en plus déchiré entre son devoir professionnel consistant à développer continuellement des technologies et sa volonté d’éviter les conséquences plus vastes, souvent négatives, des technologies sur l’humanité.

Mark a compris que de réels changements sont nécessaires pour « verdir » la profession d’ingénieur-e; pas des petits ajustements de-ci de-là, mais une transformation radicale. « Nous devons revoir à travers un regard critique nos raisons et nos manières de développer les technologies, et je n’aborde même pas les questions à savoir qui la développe, qui la gouverne, qui y a accès, ni qui et quoi est bouleversé par celles-ci. »

En 2015, Mark a fondé l’Engineering Change Lab (ECL) pour s’attaquer à ces questions, en plus d’en faire une plateforme pour redéfinir la profession d’ingénieur-e et son rapport au monde. L’ECL a mis sur pied le concept d’intendance technologique, soit un ensemble de principes, d’outils et de pratiques permettant d’appréhender, selon une perspective réfléchie, régénératrice, inclusive et responsable, les technologies et le rôle des professionnel-le-s qui les créent et les appliquent dans la vie de tous les jours.

Mark explique que trop souvent, les créatrices et créateurs de technologies sont divisés, les uns se demandant « Pouvons-nous le faire? » alors que les autres se demandent « Devrions-nous le faire? » L’intendance technologique permet justement de réconcilier ces deux points de vue, en cherchant à conjuguer le meilleur de chacune d’elles, et à aménager un espace où les professionnel-le-s peuvent gérer constructivement les conflits de valeurs inhérents à leur profession.

L’ECL rassemble plus de 350 dirigeant-e-s provenant de 150 organisations des domaines de la technologie et de l’ingénierie, de même que des partenaires issus des secteurs des arts, de la justice sociale, de l’environnement, ainsi que de communautés autochtones. L’ECL collabore avec des collèges et des universités à travers tout le Canada dans le cadre d’un projet pilote visant à faire de l’intendance technologique l’une des bases de la formation des ingénieur-e-s. Il collabore également avec des entreprises afin de mettre à profit ce concept en milieu professionnel et de promouvoir de nouvelles technologies développées de manière socialement responsable et inclusive.

Mark pense que l’intendance technologique deviendra la nouvelle normalité, non seulement pour l’ingénierie au Canada, mais également pour une vaste gamme d’autres domaines, tant nationalement qu’internationalement. Il mise d’ailleurs sur la collaboration internationale et intersectorielle pour faire croître ce mouvement — « Je vous invite donc à me contacter! »

Mark imagine ultimement un monde où chaque personne promeut l’intendance technologique. « Nous interagissons tous constamment avec plusieurs technologies. Conséquemment, chaque citoyen-ne a un rôle à jouer dans notre coévolution avec nos technologies. Pour que de réels changements surviennent, il faut un mouvement, et les mouvements parviennent à leurs fins lorsque les gens convergent vers un objectif commun afin de parvenir à un point de bascule. »

Faits Saillants du Réseau

engineering the future podcast
Mark Abbott explore le rôle de l’intendance technologique dans l’ingénierie sur le podcast ‘Engineering the Future’
engineering the future podcast
Mark Abbott se penche sur l’impact de l’intendance technologique dans divers secteurs dans la deuxième partie du podcast ‘Engineering the Future’

Paul Latour

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Les « rénovations radicales » de HeroWork permettent aux organismes d’améliorer leurs bâtiments à un coût très avantageux. Ce sont aussi des événements impressionnants et rassembleurs qui favorisent le changement.

Si rénover le bâtiment d’un organisme, c’est aider plusieurs personnes, alors en rénover plusieurs, c’est transformer toute une communauté. Cela veut dire que reproduire le programme de HeroWork d’un océan à l’autre a le potentiel de changer un pays en entier!

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Renouveler l’infrastructure des OSBL du pays

L’histoire de HeroWork a commencé lorsque Paul Latour, un résident de Victoria, en Colombie-Britannique, voulait aider une amie atteinte de sclérose en plaques à rendre sa maison plus accessible. « Au début, j’imaginais qu’on allait faire des rénovations avec un groupe d’amis et commander de la pizza. » Mais cette idée de départ a rapidement pris des proportions inattendues. Sept semaines plus tard, entouré de 20 bénévoles, il a dirigé un projet de rénovation d’une valeur de 25 000 $ avec un budget de seulement 380 $… le tout en une seule journée!

Pour Paul, ce premier projet a été un déclic. Il a vu comment un bâtiment pouvait transformer une vie et à quel point une communauté pouvait changer les choses en mettant ses forces en commun.

Il a également remarqué que les banques alimentaires, les refuges, les centres de counseling et les autres édifices où l’on offrait des services aux habitant.e.s les plus vulnérables de sa ville avaient souvent besoin de réparations urgentes. Dans bien des cas, la désuétude des installations était un obstacle à la prestation des services et – on peut l’imaginer! – à l’innovation.

Pour pallier cette situation, Paul a fondé HeroWork. Cet organisme repère dans sa région les organismes de bienfaisance dont la mission et la vision bénéficieraient d’une modernisation des infrastructures. Il collabore ensuite activement avec eux pour leur offrir une « rénovation radicale » sur mesure qui rassemblera une foule d’intervenant.e.s : résident.e.s du quartier, propriétaires de petites entreprises, compagnies de construction, organismes de bienfaisance et leurs clients… tant de participant.e.s qui feront don de leur temps et de leur expertise ou fourniront des matériaux à prix réduit.

Les rénovations radicales sont bien plus que de simples projets de rénovation : ce sont des événements inspirants qui rassemblent toute la communauté!

« C’est un événement qui rappelle les téléréalités de rénovation. On peut y voir une centaine de personnes au travail avec des t-shirts de la même couleur. Le lunch est servi par des hôtels et des restaurants, et il y a aussi des prestations de musique », raconte Paul. L’idée, ajoute-t-il, est de créer une expérience puissante et tangible qui renforce le tissu communautaire en permettant aux entreprises locales et aux bénévoles de collaborer étroitement avec des organismes de bienfaisance.

Les rénovations permettent aussi de transformer l’utilisation des édifices et d’offrir aux organismes les espaces dont ils ont besoin pour offrir leurs services de manière créative et favoriser l’innovation.

À ce jour, les rénovations réalisées par HeroWork dans la région de Victoria se chiffrent en millions de dollars. Ces projets, qui ont mobilisé des centaines d’entreprises et des milliers de bénévoles, bénéficient chaque année à plus de 25 000 personnes et familles.

Paul planifie maintenant d’étendre l’organisme à l’ensemble du pays en ouvrant de nouveaux chapitres et en mettant l’expertise, l’expérience, la marque et les systèmes efficaces de HeroWork à la disposition des leaders communautaires pour qu’ils puissent réaliser d’autres rénovations radicales. Voilà un travail qui contribue à la force et à la bienveillance des collectivités en renforçant leur capacité à servir les groupes vulnérables.

Faits Saillants du Réseau

The Discovery Group podcast interviews Paul Latour
herowork highlight
Rebuilding a Solution to Solve Community Problems
How HeroWorks’ Extreme Makeovers Help Charities Thrive
HeroWork radical renovations total almost $7 million

Asmaa Ibnouzahir

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Avec l’Institut F, Asmaa Ibnouzahir crée des avenues d’épanouissement pour les musulmanes de tous âges, contribuant du même coup à l’évolution des mentalités tant dans les familles et communautés musulmanes que dans les institutions laïques et la société québécoise.

Asmaa Ibnouzahir offre aux femmes musulmanes un espace sûr et solidaire où elles peuvent accueillir la pluralité de leurs identités au sein d’une communauté créative.

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Québécoise, musulmane et émancipée

Originaire du Maroc, Asmaa Ibnouzahir est arrivée à Montréal à l’âge de 14 ans, en 1994. Son arrivée dans une culture très laïque l’a plongée au confluent de deux mondes à première vue incompatibles : l’islam et la société québécoise.

La carrière et le militantisme d’Asmaa prennent racine dans la double expérience d’avoir appris à gérer, d’une part, le racisme et l’islamophobie subis en milieu scolaire et professionnel, et d’autre part, les structures genrées de sa communauté religieuse. Son implication auprès d’organismes nationaux et mondiaux lui a également amené une connaissance approfondie du féminisme musulman – une perspective qu’elle aborde en partie dans son livre Chroniques d’une musulmane indignée, paru en 2015.

Aujourd’hui, Asmaa met son riche bagage au service de l’Institut F. Cet organisme qu’elle a fondé en 2017 a pour mission d’offrir aux jeunes et aux femmes musulmanes des stratégies, des savoirs et des ressources qui les aident à concilier la vie au sein de leurs familles et communautés religieuses et dans la société québécoise. En proposant des programmes d’éducation, de recherche et de développement conçus principalement par et pour les filles et les femmes musulmanes, Asmaa œuvre à une société où ces dernières sont non seulement des membres à part entière, mais aussi des leaders dans leurs sphères familiale, citoyenne, culturelle et religieuse.

Le programme Cultiver un leadership d’excellence (CLE) de l’Institut F illustre à merveille ce travail. Ce programme intersectoriel propose aux participantes de foi musulmane des ateliers anti-oppression et de leadership, dans l’optique de favoriser le dialogue, le changement et l’équité en milieu familial, professionnel, scolaire, religieux et dans la société en général.

L’Institut F doit son succès à son approche systémique. Asmaa travaille dans des sphères d’influence complémentaires pour transformer les milieux où les jeunes et les femmes musulmanes étudient, travaillent et vivent. Par exemple, le programme En famille, en harmonie fait la promotion de dynamiques familiales positives pour les femmes et les filles musulmanes, tandis que le programme Textes et contextes favorise le dialogue entre femmes musulmanes et imams, créant pour celles-ci des espaces d’expression au sein de leurs communautés religieuses. L’Institut F collabore aujourd’hui avec plus de 25 organisations, dont la Ville de Montréal, des écoles publiques, des services de police et des bibliothèques. Asmaa établit un dialogue entre les femmes racisées et ces services publics pour qu’ils deviennent des alliés accessibles.

« La pluralité, explique-t-elle, est au cœur de mon identité. » Avec l’Institut F, elle contribue à bâtir un Québec et un monde où les musulmanes de tous âges pourront concilier les multiples facettes de leur identité afin de réaliser leur plein potentiel.

Faits Saillants du Réseau

Réconcilier l’Islam et le sport : une Québécoise lance le « hijab sportif »
Asmaa a participé au documentaire My Muslim Sisters
asmaa on radio
Écoutez Asmaa discuter du Ramadan lorsqu’on est jeune musulmane au Québec
Y’a du monde à messe [Podcast]
Regardez le documentaire Pluri’Elles, produit par l’Institut F
des-quartiers-forts-de-leurs-femmes-immigrantes
Autonomiser les femmes immigrantes à Mercier-Hochelaga-Maisonneuve : le travail pionnier d’Asmaa Ibnouzahir mis en évidence dans un rapport d’analyse des besoins complet

Meseret Haileyesus

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Pour lutter contre l’exploitation financière et aider les femmes à s’épanouir, le CCAF a adopté une approche équitable, intersectorielle, guidée par l’expérience des victimes et axée sur les preuves.

Mettre fin au silence. Mettre fin aux cloisons. Bâtir un système holistique qui priorise la sécurité des survivantes, punit le contrôle coercitif et protège les droits économiques des femmes.

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Protéger la dignité financière des femmes

Saboter son emploi. Refuser de travailler. Prendre son argent. Lui demander de justifier chaque dépense. Détruire son crédit. Lui refuser de la nourriture, des vêtements, un moyen de transport, un téléphone, une formation, un emploi, des médicaments, du chauffage, un logis. La menacer de l’empêcher de voir ses enfants. Refuser de lui verser une pension alimentaire.

Ces gestes ne sont que quelques exemples d’exploitation financière, une forme de violence familiale qui touche la majorité des femmes vivant des relations abusives et qui, dans bien des cas, les empêche de quitter la personne qui les exploite ou les force à retourner auprès d’elle. Comme le souligne Meseret Haileyesus, l’exploitation financière peut entraîner des conséquences permanentes et désastreuses.

« Même une fois qu’une femme a quitté la personne qui l’exploitait, il peut être extrêmement difficile pour elle de trouver une sécurité financière en raison des conséquences possibles de la violence subie : dossier de crédit entaché, dynamiques de santé mentale, historique d’emploi instable ou itinérance. »

Par l’entremise du CCAF, Meseret lutte contre l’exploitation financière. Avec des victimes, des travailleur.euse.s de première ligne, des institutions financières, des gouvernements, des représentant.e.s du système pénal et du milieu du droit familial, des chercheur.euse.s et d’autres intervenant.e.s, elle s’attaque aux lacunes des politiques et procédures et milite pour les droits économiques des femmes. Le CCAF est le premier et le seul organisme de ce genre au Canada.

Comme l’explique Meseret, il est essentiel d’adopter une approche intersectorielle pour éviter de travailler en vase clos et pour corriger les graves lacunes dans les politiques qui peuvent rendre les femmes vulnérables. Caissiers et caissières des banques, employé.e.s des refuges, agences de crédit, tribunaux, services publics, propriétaires… Nous devons tous et toutes comprendre et reconnaître l’exploitation économique et l’éradiquer ensemble pour permettre aux femmes de se rétablir et d’être prospères financièrement.

Le CCAF mène des recherches, formule des recommandations de politiques et de lois, offre des formations, crée des outils numériques comme des applications mobiles et met sur pied des stratégies novatrices pour reconnaître, contrer et prévenir l’exploitation financière. Par exemple, en partenariat avec le CCAF, le groupe de travail canadien pour la justice économique des femmes (National Taskforce for Women’s Economic Justice) est en train de mettre au point un tout premier outil de détection de l’exploitation financière à l’intention des institutions financières, refuges, avocat.e.s et professionnel.le.s de la santé du pays. De plus, le CCAF milite pour que l’Agence de la consommation en matière financière du Canada crée pour les banques du pays un code de conduite financier visant à protéger et soutenir les femmes.

Grâce au militantisme de terrain et à l’influence politique de Meseret, le gouvernement du Canada a inclus l’exploitation économique dans son Plan d’action national pour mettre fin à la violence fondée sur le sexe. Aujourd’hui, Meseret milite activement pour que la question de l’exploitation économique soit intégrée à la Stratégie nationale pour la littératie financière. Elle a aussi agi à titre de témoin invitée au Comité permanent de la condition féminine de la Chambre des communes du Canada.

En collaboration avec FinPowered et Miss World Canada 2020, le CCAF a offert plus de 85 ateliers gratuits sur la culture financière dans les refuges pour femmes du pays en 2021. De plus, la journée nationale qu’elle a créée pour sensibiliser les gens à l’exploitation financière a été reconnue par 31 municipalités au Canada ainsi que par la Chambre des communes.

Meseret est aussi la fière maman d’une fille qui la motive à travailler pour une société juste et inclusive qui défend et promeut le bien-être des femmes et des filles.

Faits Saillants du Réseau

CCPLDF remporte le prix Community – Women’s Health and Wellbeing lors du Canadian Women’s Entrepreneurship Industry Gala
Meseret met en lumière le problème omniprésent de l’abus économique dans la violence domestique dans cet article de Forbes
La fondatrice d’une charité pour femmes basée à Ottawa remporte le Prix National Changemaker
Un changement de politique est nécessaire pour mettre fin à l’abus économique
meseret ctv article
La Fellow Ashoka Meseret Haileyesus partage son expertise sur la manière dont le stress économique amplifie la violence domestique dans une entrevue pour CTV News
L’impact de l’abus économique par le partenaire intime sur la santé mentale
Les lauréates du Prix Women of Inspiration™ 2021

Lee White

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Guidé par son profond respect pour les savoirs et les façons d’être autochtones, ChinookX construit des solutions de nouvelle génération qui favorisent la souveraineté des données et l’action climatique.

Avec ChinookX, Lee White positionne les Premières Nations comme les meilleurs gardiens de l’environnement et des données personnelles.

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L’innovation autochtone, gage d’un avenir viable

En cofondant ChinookX Technologies, Lee White est parvenu à allier ses trois plus grandes passions : la souveraineté des données, l’activisme climatique et la réconciliation. ChinookX permet à des communautés autochtones de nouer des partenariats avec le secteur des technologies pour mettre en place des projets de données alimentés par des sources d’énergie propre de propriété autochtone. L’entreprise contribue ainsi à l’autonomie économique et culturelle de ces communautés.

« Dans leur état actuel, Internet et notre existence numérique collective sont fondés sur un rapport d’exploitation », explique-t-il. « Les géants de la techno comme Facebook et Google réalisent des profits monstres en monétisant les données personnelles, mais ils ne tiennent pas compte de l’environnement et du bien-être des communautés. »

Pour les Autochtones, l’exploitation des données a un air de déjà-vu. N’ont-ils pas vu les gouvernements coloniaux et les grandes entreprises extraire, stocker, disséminer et rentabiliser leurs données sans qu’ils aient leur mot à dire? Comme le souligne Lee, les données autochtones ont été récupérées pour créer des politiques et des récits qui perpétuent l’emprise coloniale et l’exclusion économique que subissent les communautés des Premières Nations.

Avec ChinookX Technologies, Lee œuvre à renforcer la souveraineté des données (soit la propriété, le contrôle et la monétisation du contenu et des données) pour les Premières Nations. L’entreprise noue des partenariats avec des communautés autochtones afin de mettre en place des districts d’innovation autochtones et des serveurs StoryBox. Les centres de données ainsi créés sont aménagés sur des terres autochtones et alimentés par des sources d’énergie propre. Les districts d’innovation autochtones fournissent une infrastructure qui renforcera la souveraineté des données autochtones et permettra aux communautés de toucher des revenus grâce au stockage et au traitement des données. Voilà un modèle qui aidera les Autochtones à tirer leur épingle du jeu dans l’Internet de demain!

En intégrant leurs districts d’innovation à des réseaux électriques intelligents, les communautés autochtones pourront également réguler et optimiser la consommation d’énergie aux échelles locale et régionale, puis mettre en place leurs propres services d’électricité tout en générant des revenus. De plus, les communautés pourront toucher des revenus en louant des terrains à des entreprises innovantes qui souhaitent bénéficier de services de données alimentés aux énergies propres. Selon Lee, les centres de données de ChinookX permettront à une Première Nation de toucher jusqu’à 30 millions de dollars en revenus annuels.

ChinookX entretient des liens avec des développeurs de logiciels qui travaillent à rendre Internet plus équitable et écologique, dans l’esprit du « Web 3 ». Lee collabore étroitement avec des développeurs autochtones et avec des groupes comme BlockChain@UBC et la Human Data Commons Foundation pour créer des codes de chaîne de blocs qui s’inspirent des processus traditionnels de consensus des Autochtones.

Pour citer Lee, la vision ultime de ChinookX est de « voir les communautés autochtones de partout sur l’Île de la Tortue atteindre leurs propres objectifs économiques, sociaux, environnementaux et politiques grâce aux districts d’innovation autochtones », avec l’apport d’un « réseau d’allié.e.s du secteur des technologies, le tout dans un esprit de réconciliation et de durabilité pour tous et toutes. »

Bryan Gilvesy

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Développée par la communauté, dirigée par des agriculteur·rice·s et se basant sur la science, l’organisation ALUS établit des partenariats constructifs et coopératifs entre les agriculteur·rice·s, les agences de conservation et les gouvernements dans le but d’élaborer des solutions novatrices et efficaces pour résoudre les problèmes environnementaux urgents.

ALUS aide les agriculteur·rice·s à instaurer des solutions fondées sur la nature sur leurs terres afin de soutenir l’agriculture durable et la biodiversité au profit des collectivités et des générations futures.

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Une approche de conservation des terres conférant un rôle central aux agriculteur·rice·s

Si vous voulez aménager des paysages en santé, assurez-vous les services d’agriculteur·rice·s et d’éleveur·se·s.

C’est là le concept brillamment simple que promeut ALUS en cherchant à harmoniser les besoins de l’agriculture avec les impératifs de santé et de fonctionnalité de l’environnement naturel. Les agriculteur·rice·s forment le plus grand groupe de propriétaires terriens en Amérique du Nord, comme le souligne le président général d’ALUS, Bryan Gilvesy, qui a également été nommé Fellow Ashoka en 2021. « Ils occupent donc une position privilégiée pour fournir des solutions aux défis environnementaux comme les changements climatiques ou la perte de biodiversité. »

Par le passé, les gouvernements et les agences de conservation ont souvent encouragé les agriculteur·rice·s et les éleveur·se·s à protéger leurs terres, ce qui les a empêchés de les utiliser. Ou encore, ces agences leur imposent des pénalités s’ils ne se conforment pas aux règlements environnementaux. Toutefois, ni l’une ni l’autre de ces approches n’a vraiment favorisé l’adoption de pratiques agricoles environnementalement durables, ou encore le développement de bonnes relations entre les agences et les travailleur·se·s agricoles.

ALUS — acronyme signifiant « Alternative Land-Use Services » — entend toutefois changer cette situation. Cette organisation, dont les activités couvrent actuellement six provinces et 31 communautés, confère un rôle central aux agriculteur·rice·s dans le déploiement d’efforts visant à rendre le secteur agricole durable. Elle fait confiance à ces propriétaires terriens pour concevoir, amorcer et poursuivre des projets environnementaux sur leurs terres (ex. : restaurer un milieu humide sur une parcelle marginale ou peu rentable) en leur offrant du soutien financier, technique et pratique tout au long de ces projets. Les éleveur·se·s et les agriculteur·rice·s sont récompensés pour entretenir ou améliorer les écosystèmes naturels (comme les bassins versants et les milieux humides) déjà présents sur leurs terres, ou pour en créer de nouveaux.

Actuellement, plus de 1 100 agriculteur·rice·s et éleveur·se·s participent activement aux projets d’ALUS sur plus de 32 000 acres de terre au Canada. Ces 32 000 acres de terre se trouvent ainsi à offrir divers services : purification de l’air et de l’eau, séquestration du carbone, atténuation des émissions de gaz à effet de serre, restauration d’habitats naturels, contrôle de l’érosion, atténuation des inondations, soutien aux pollinisateurs et habitats pour la faune, pour n’en nommer que quelques-uns.

Qui plus est, l’approche préconisée par ALUS contribue à créer des fermes multifonctionnelles où, à l’instar des fibres et des aliments qui y sont cultivés, les services écosystémiques contribuent à leurs revenus. Sous la direction de Bryan, ALUS a créé New Acre, un programme de prêts permettant aux entreprises et aux gouvernements d’investir dans des projets de conservation naturelle afin de promouvoir leurs critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), et de servir leurs objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Ces investissements retournent aux agriculteur·rice·s et aux éleveur·se·s alors qu’ils sont payés en fonction de la superficie couverte par les projets qu’ils mettent en œuvre.

En tant que producteur de tabac de troisième génération et éleveur de bovins, Bryan incarne activement l’approche préconisée par ALUS : son ranch Y U à Tillsonburg, en Ontario, est l’un des sites de démonstration officiel de l’organisation. En plus de posséder de l’expérience en agriculture, Bryan a le sens des affaires. Il a étudié à la Richard Ivey School of Business de l’Université Western Ontario à London, où il est actuellement cadre en résidence en agriculture et durabilité. Sous la direction de Bryan, ALUS s’est développée et a prospéré — tout comme les milliers d’acres de terre dont prend soin cette organisation.

Faits Saillants du Réseau

alus canada funding
L’Ontario engage 2,8 millions de dollars à ALUS Canada pour la restauration des zones humides dans l’Est de l’Ontario
alus funding
Ayant connu une croissance de 20 % en 2020, ALUS financera des projets d’intendance sur 6 000 acres de pâturages dans les Prairies
ALUS fournit des outils de données permettant de mieux comprendre comment les infrastructures naturelles améliorent la qualité de l’eau et l’environnement dans le bassin du lac Érié
alus red deer
Lisez sur la manière dont les agriculteur·rice·s promeuvent l’agriculture durable et la protection de l’environnement sur leurs fermes bovines avec l’aide d’ALUS

Vanessa LeBourdais

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C’est l’heure de jouer! Inspirer les enfants à rendre plus écologiques les habitudes de consommation de leur famille.

La Planet Protector Academy de Vanessa LeBourdais fait appel à des principes ludiques, aux arts de la scène, à la technologie numérique et à des systèmes de prestation et de gouvernance novateurs pour transformer les enfants en superhéros de l’environnement.

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Aventures d’un protecteur de la planète de quatrième année.

Par l’entremise de la Planet Protector Academy, Vanessa LeBourdais conçoit des expériences éducatives amusantes qui inspirent les enfants à modifier leurs habitudes et à devenir des instigateurs de changement pour toute leur vie.

De véritables protecteurs de la planète

Cofondatrice de l’organisation à but non lucratif DreamRider, Vanessa LeBourdais a produit des spectacles théâtraux écologiques très populaires destinés aux écoliers de Vancouver, en Colombie-Britannique. Les sujets comme la conservation de l’eau et la pollution par les déchets intéressaient grandement les enfants et les poussaient à modifier leurs habitudes et celles de leur famille.

Cette initiative a inspiré Vanessa à toucher un plus vaste public et à explorer comment DreamRider pourrait tirer parti des ressources numériques pour mobiliser les enfants partout dans le monde. « Nous voulions créer un espace d’apprentissage qui inspirerait les enfants à modifier leurs habitudes, qui serait facilement accessible à l’école et en ligne et qui serait mobilisateur et amusant. Nous voulions que nos programmes d’apprentissage numériques donnent aux enfants l’impression d’aller à “l’école des Jedi”. »

C’est donc sous cette optique qu’a vu le jour la Planet Protector Academy. Aujourd’hui, les écoliers participent au programme numérique fondé sur les arts pour en apprendre davantage sur des sujets liés à l’environnement, comme le gaspillage, le climat, la consommation et les déchets, et, surtout, pour changer leurs habitudes et celles de leur famille. Le programme mobilise les élèves grâce à l’humour, à des histoires et à des missions concrètes, comme marcher pour se rendre à l’école, se préparer un dîner zéro déchet ou fermer le robinet en se brossant les dents. Les enfants sont encouragés à mesurer les changements qu’ils effectuent et à en faire part à leurs équipes et à leurs camarades de la Planet Protector Academy (PPA).

Et ça fonctionne! Près des trois quarts des enfants se sentent comme de « véritables protecteurs de la planète » après avoir pris part au programme. La moitié des enfants affirment qu’ils ont modifié les habitudes de conduite des membres de leur famille, 60 % affirment qu’ils gaspillent moins et 70 % affirment qu’ils sont parvenus à réduire la consommation d’énergie dans leur maison. La PPA, qui était à l’origine une compagnie théâtrale pour enfants locale et relativement peu connue, a su se développer pour devenir une organisation novatrice reconnue à l’échelle internationale œuvrant dans les médias d’enseignement numériques et touchant plus d’un million d’enfants dans 12 pays.

Au cœur du succès de la PPA se trouvent la reconnaissance et la volonté d’adopter des sources de financement non traditionnelles. Au lieu d’aborder les commissions scolaires à court d’argent, elle a notamment mis sur pied des partenariats novateurs avec des bailleurs de fonds parallèles, comme les services municipaux de gestion des déchets, pour couvrir les coûts de développement et payer les frais d’homologation des programmes, et a demandé à ces bailleurs de fonds d’en faire la promotion aux commissions scolaires. En 2017, le gouvernement de la Colombie-Britannique est devenu le premier gouvernement à homologuer le programme à des fins de mise en œuvre à l’échelle provinciale.

Vanessa cherche maintenant à étendre la portée du programme en mettant sur pied des partenariats dans le milieu de la télévision et du cinéma et est en pourparlers avec des réseaux de télévision américains. Elle souhaite transformer 5 millions d’enfants en superhéros de l’environnement chaque année d’ici 2025 et à en faire des instigateurs du changement à vie – en s’amusant, bien entendu.

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Shelly Elverum

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Quel est votre ScIQ?

En conjuguant la science occidentale à l’Inuit Qaujimajatuqangit (ou système de connaissances traditionnelles), Shelly Elverum mise sur la double perspective pour concilier les divergences en matière de recherche et de gouvernance dans l’Arctique.

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Une nouvelle économie du savoir dans l’Arctique canadien.

Shelly Elverum appuie l’intégration des systèmes de connaissances traditionnelles des Inuits dans la science occidentale, permettant aux jeunes Inuits d’occuper des rôles novateurs et cruciaux au sein des communautés sociales et scientifiques de l’Arctique.

Les Inuits sont les premiers scientifiques de l’Arctique, selon Shelly Elverum. Ils possèdent un système avancé de connaissances axées sur la culture et le territoire qu’on appelle Inuit Qaujimajatuqangit ou IQ. Celui-ci s’est transformé et a évolué au fil des millénaires pour mieux assurer leur survie et préserver l’harmonie sociale. Les techniques scientifiques, y compris l’observation, la surveillance et la mise à l’essai, émanent des systèmes de connaissances autochtones ancestraux des populations nordiques.

Cette survie et cette harmonie sociale sont toutefois menacées par les changements climatiques et les répercussions dévastatrices et permanentes qu’ont engendrées les pensionnats canadiens et les autres politiques coloniales racistes. Les Inuits – et particulièrement les jeunes – sont vulnérables à l’insécurité liée à l’alimentation et au logement, aux faibles taux de diplomation, à la rareté des emplois et à la pauvreté prévalant dans la région. Toutes ces difficultés se traduisent par des taux de suicide de 5 à 25 fois plus élevés que la moyenne canadienne.

Shelly a grandi dans l’Arctique canadien en n’étant que très peu consciente de son privilège blanc. Ce n’est que plus tard, installée dans le Sud du Canada, qu’elle a réalisé qu’elle était la seule élève blanche éduquée dans un pensionnat, et que contrairement à elle, ses camarades de classe inuites étaient régulièrement écartées de certains programmes d’études. Plus consciente des avantages dont elle a bénéficié en tant que membre d’un peuple colonisateur, elle est retournée dans la région et a amorcé une conversation avec les Inuits pour comprendre comment elle pouvait servir au mieux la communauté.

En 2013, elle a choisi d’enseigner les technologies environnementales au Nunavut Arctic College. Plutôt que de former les étudiants à assumer des rôles secondaires de conducteurs de bateau ou de collecteurs d’échantillons pour les scientifiques du Sud, elle a misé sur le développement de leurs compétences faisant d’eux de véritables scientifiques.

À l’extérieur du collègue, Shelly et ses étudiants ont créé Ikaarvik (terme inuktitut pour pont), un nouveau programme qui accole à la recherche scientifique axée sur les méthodes coloniales et sudistes une perspective nordique mettant l’accent sur les priorités, les forces et la jeunesse de la région. Les jeunes chercheurs du programme Ikaarvik ont créé l’expression « ScIQ » pour décrire l’incorporation de l’Inuit Qaujimajatuqangit dans la science occidentale. Le résultat? Une culture scientifique plus précise et plus pertinente qui autonomise les jeunes Inuits et leur communauté.

En 2019, Ikaarvik avait permis à plus de 750 jeunes scientifiques d’apprendre les rudiments de la recherche communautaire, de maîtriser les rouages des activités de mobilisation des communautés autochtones et de maximiser leur utilisation des connaissances autochtones. Les Premières Nations de Kluane et de Champagne-Aishihik situées au Yukon adaptent le modèle à leurs propres fins. À l’échelle internationale, les jeunes du programme Ikaarvik collaborent avec la Protection du milieu marin arctique du Conseil de l’Arctique et le Programme circumpolaire des jeunes leaders de l’Institut international sur le développement durable.

Ikaarvik connaît une expansion rapide et attire un nombre croissant d’étudiants, de bailleurs de fonds et de partenaires. Sa programmation couvre maintenant la santé mentale, la responsabilisation des jeunes femmes ainsi que l’autonomisation culturelle.

À long terme, Shelly souhaite se retirer et laisser le programme Ikaarvik entre les mains compétentes des jeunes Autochtones.

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Des solutions aux problèmes liés à l’environnement et à la justice sociale dans l’Arctique mises en place par les Autochtones.

L’application SIKU enchâsse les systèmes de connaissances autochtones dans la gestion moderne des ressources.

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Le savoir traditionnel pour répondre aux défis du 21e siècle.

Les Inuits représentent la population de l’Arctique la plus touchée par les changements climatiques. Pourtant, leurs systèmes de connaissances autochtones, qui datent de milliers d’années, sont souvent exclus des activités de gérance environnementale menées dans la région, lesquelles priorisaient jusqu’à tout récemment les méthodes de recherche eurocentriques. Grâce à SIKU, une application multimédia de réseautage social conçue par et pour les communautés inuites, Joel Heath et l’Arctic Eider Society changent la donne.

L’autodétermination des Inuits dans la recherche, l’éducation et la gérance environnementale.

SIKU (terme inuktitut pour glace marine) relie les Inuits des régions éloignées pour mieux suivre l’évolution de la glace marine et des conditions météorologiques, se raconter leurs histoires de chasse, documenter les courants migratoires de la faune, suivre les espèces envahissantes et mettre leur savoir au profit de différents projets de recherche. Les résidents autochtones du Nord du Canada déposent leurs connaissances traditionnelles et leurs observations relatives au territoire et à ses habitants sur la plateforme pour convertir la culture orale en précieuses données scientifiques sur les changements climatiques. Cette application permet aux utilisateurs de prendre des décisions plus éclairées sur la gestion des effets cumulatifs qui découlent des changements climatiques et de l’exploitation des terres traditionnelles.

Dans une région où les emplois se font rares, SIKU encourage la création d’une nouvelle économie de conservation locale. Imaginons, à titre d’exemple, qu’une université au sud embauche 50 chasseurs inuits pour faire la collecte et le suivi de données sur les conditions de la glace et les habitudes migratoires des caribous par l’entremise de leur téléphone mobile. Selon Joel, les jeunes Inuits sont les mieux placés pour intégrer, dans des outils technologiques de pointe, la langue, les récits et les systèmes de connaissances de leurs aînés. Pour former cette prochaine génération de chercheurs communautaires et de gardiens de l’environnement, les capacités de la plateforme tiennent compte des exigences des programmes d’études des conseils scolaires du Nord.

Depuis sa création, en 2019, l’application SIKU a mobilisé des milliers de personnes partout dans l’Arctique canadien, où elle a été utilisée dans plus de la moitié des 51 communautés inuites. Elle a aussi donné lieu à des douzaines d’occasions de collaboration en recherche entre les communautés autochtones, les organismes régionaux, les universités et les gouvernements. L’AES souhaite mettre au point une fonction axée sur la sécurité en matière de transport, le suivi des changements climatiques et l’équité entre les genres sur le plan de la gestion environnementale et de l’autodétermination des Inuits. À l’échelle mondiale, SIKU sera déployée dans d’autres communautés autochtones des régions circumpolaires. En effet, plusieurs populations autochtones ont manifesté leur intérêt pour l’application dans le cadre de leurs propres efforts d’autodétermination.
Joel a commencé à travailler dans la communauté inuite de Sanikiluaq au début des années 2000 pendant sa recherche doctorale sur les eiders. « Lorsque j’ai obtenu mon doctorat, la communauté inuite locale de Sanikiluaq m’a félicité tout en m’avouant qu’en matière de savoir inuit, je n’étais encore qu’un simple profane. » Parfaitement lucide, Joel était bien d’accord. En 2011, il a quitté le milieu universitaire pour cofonder l’AES. Depuis, il n’a pas cessé d’apprendre dans l’objectif de renforcer sa communauté d’adoption et de replacer les connaissances autochtones au cœur de la gestion de l’écosystème de la baie d’Hudson.

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