Skip to main content

Fabrice Vil

By

Même les entraîneurs ont besoin de coaching.

Fabrice Vil transforme systématiquement les entraîneurs sportifs en coachs de vie pour soutenir les jeunes et les aider à surmonter l’adversité et devenir des leaders dans la société.

SOUTENEZ LE FELLOWSHIP
Play Video

JOUER LE VIDÉO

Cela ne m’a pas seulement donné les outils dont j’avais besoin pour aider les jeunes, mais également les outils dont j’avais besoin pour prendre soin de moi. Ça  m’a changé. Maintenant, je peux prendre position pour moi-même, pour mes joueuses, quand je constate une injustice. »

Coach Pour 3 Points Imane Euchi

Toutes et tous de vraies étoiles.

Les jeunes n’ont pas besoin d’attendre de devenir des adultes pour être des leaders, mais pour beaucoup le chemin est entravé par des obstacles et des défis économiques et sociaux. Des modèles positifs, comme ceux que l’on retrouve dans le sport, peuvent avoir un impact profondément positif sur la vie des jeunes vulnérables, en leur donnant la capacité de surmonter les défis de la vie et de réaliser leur plein potentiel.

Ayant grandi dans un quartier montréalais à faible revenu et comptant un grand nombre de groupes issus de minorités vulnérables, Fabrice Vil attribue à deux de ses entraîneurs sportifs un changement de trajectoire dans sa vie ce qui lui a donné la confiance nécessaire pour se défendre – sur le court, et en dehors. Il souhaitait offrir ce type d’influence positive à d’autres jeunes vulnérables, aussi a-t-il quitté sa carrière en tant qu’avocat d’entreprise pour devenir entraîneur. Mais Fabrice a rapidement reconnu que le manque de formation adéquate des entraîneurs de jeunes était un problème majeur pour bon nombre de programmes et écoles. Ainsi, en 2010, il a fondé Pour 3 Points et est devenu un entraîneur d’entraîneurs.

Fabrice a créé une nouvelle profession dans les espaces publics du sport et de l’éducation en transformant les compétences et l’impact des entraîneurs sportifs pour qu’ils deviennent aussi des entraîneurs de vie. Il réalise ceci grâce au programme de formation d’entraîneurs de son organisation, qui permet aux entraîneurs de se concentrer sur ce qui est important : pas seulement gagner le jeu, mais aussi développer la résilience des jeunes par le sport. Les entraîneurs des quartiers montréalais vulnérables suivent un programme de formation intensif d’un an qui comprend une expérience pratique de coaching et un apprentissage continu grâce à des séances de mentorat mensuelles et à l’apprentissage entre pairs.

La méthodologie de Fabrice fonctionne. Une étude de l’Université McGill a révélé que les entraîneurs P3P développent des relations plus positives avec leurs athlètes qui développent à leur tour de meilleures compétences en matière de prise de décision.

Actuellement, P3P est proposé dans 16 écoles, avec un total de 59 entraîneurs, et touche plus de 700 enfants par an dans quatre conseils scolaires de deux villes. En plus de déployer le programme dans les commissions scolaires de Montréal et de Laval, Fabrice s’est associé au ministère de l’Éducation pour modifier les politiques provinciales afin que tous les entraîneurs et les entraîneures obtiennent une formation de base.

Le modèle de Fabrice a fait ses preuves et attire l’attention des commissions scolaires à travers le pays.

Il s’emploie maintenant à adapter son modèle à l’échelle nationale, en appuyant les systèmes éducatifs locaux afin de tirer parti du rôle précieux que les entraîneurs sportifs jouent dans les communautés pour transformer la vie des jeunes vulnérables.

Soutenir le programme d’Ashoka Canada avec ses Fellows travaillant avec les jeunes signifie investir dans le travail d’entrepreneurs sociaux à fort impact comme Fabrice Vil. Dollar pour dollar, nous ne pouvions pas espérer un meilleur retour. »

Noah Aiken-Klar, Directeur Impact Social Jeunesse, RBC

DE COACH
À ACTEUR DE
CHANGEMENT

Pour 3 Points renforce la communauté, un entraîneur à la fois.

Un gymnase de lycée, une odeur de sueur et de baskets, les acclamations de la foule, dix adolescentes sur le terrain de basket se battant pour le contrôle du ballon. Lorsque la sonnerie retentit, l’équipe du coach Imane Euchi a perdu d’un point.

« J’étais frustrée. Je savais – nous savions tous – que l’autre équipe n’avait pas agi de manière éthique, que nous aurions dû gagner », se souvient la coach Euchi.

Mais ses joueuses la calmèrent.

Puis, elles lui ont dit: « Coach, ça va. Peu importe qu’elles aient triché. À la fin de la journée, nous avons bien plus appris. Nous avons progressé davantage. Tout ce que je leur avais appris, elles me l’apprenaient à leur tour. »

Pour Imane, 33 ans, ce moment est venu cristalliser l’impact de son travail avec Pour 3 Points, un organisme montréalais qui forme les entraîneurs sportifs d’école aux techniques dont ils et elles ont besoin pour guider leurs élèves non seulement dans le sport, mais plus largement dans la vie. Fondé par Fabrice Vil, ancien avocat d’entreprise devenu entrepreneur social, P3P rejoint plus de 700 enfants par le biais de dizaines d’entraîneurs chaque année. Les jeunes athlètes avec un entraîneur P3P obtiennent des scores plus élevés que les autres sur les mesures que Fabrice appelle les quatre C : compétence, confiance, connexion et caractère.

fabrice vil

« Mes joueuses n’ont pas peur de poser des questions, » déclare Imane, une ancienne star du basket-ball au lycée et à l’université qui est venue à P3P pour désapprendre beaucoup de techniques de coaching inefficaces – et parfois abusives – avec lesquelles elle a grandi. « Elles pensent par elles-mêmes. Lorsqu’on demande une pause (un timeout), ce sont elles qui élaborent des stratégies – elles n’attendent pas que je leur dise quoi faire. »

C’est précisément le type d’impact systémique et communautaire que Fabrice – qui a grandi dans les mêmes communautés défavorisées que P3P sert maintenant – espérait qu’il aurait. « Pour moi, il s’agit de tirer parti de l’énorme potentiel du coaching et de l’utiliser pour plus  d’égalité. »

Faits Saillants du Réseau

Travail contre le racisme

Fabrice Vil discute avec Fellow Ashoka Will Prosper du travail fondamental qu’il fait pour lutter contre le racisme systémique au Québec

« La pandémie actuelle montre vraiment que nous dépendons tous les uns des autres »

Fabrice plaide pour les demandeurs d’asile lors de COVID-19

Combler le fossé culturel du Québec

Fabrice travaille pour unir et amplifier des voix diverses

ashoka canada fabrice
S’en souviendra-t-on ?

Fabrice lance la campagne JeMeSouviendrai pour lutter contre le racisme en contexte de covid

fabrice vil class
La classe de Bianca

Bianca Gervais, actrice et personnalité de la télévision québécoise, parle à Fabrice Vil, cofondateur de Pour 3 Points, de l’importance du sport dans la vie des jeunes.

Quel est le role véritable d’un entraîneur ?

Le Fellow Ashoka Fabrice Vil, cofondateur de Pour 3 Points, plonge dans l’histoire, la signification et la mentalité d’un entraîneur pour libérer le plein potentiel des autres, des athlètes à ses collègues.

fabrice vil radio canada
Réussir au sport comme dans la vie

CBC Radio Canada décrit Fabrice Vil, ancien avocat devenu entrepreneur social, Fellow Ashoka et co-fondateur de Pour 3 Points.

« Je l’ai juste regardé et j’ai pleuré – il était si heureux d’avoir réussi ! »

Une fière maman raconte l’influence de Jeff St. Cyr, entraîneur de Pour 3 Points, sur la vie de son fils.

Soutenez le Fellowship pour créer le changement

« Ashoka m’aide à affiner et à améliorer mes stratégies afin de pouvoir avoir un impact plus important. Grâce au soutien d’Ashoka, ainsi qu’à la sagesse et aux conseils du réseau du Fellowship, Pour 3 Points est en mesure d’offrir beaucoup plus à nos entraîneurs, nos joueurs et leurs communautés. »

Fabrice Vil, Fellow Ashoka Canada

Aled Edwards

By

SÉRIE
RÉSEAU
GLOBAL

NOUVELLES COVID 19

De concurrents à collaborateurs

Dr. Aled Edwards conduit le mouvement du libre accès dans le domaine médical – férocement compétitif – dans le but que la recherche sur le génome humain, et les traitements médicaux qui pourraient en découler, soient menée plus rapidement et plus efficacement.

SOUTENEZ LE FELLOWSHIP

Accélérer les découvertes
pour révolutionner la santé humaine.

La recherche sur le génome humain pourrait avoir des effets révolutionnaires sur les découvertes médicales. Avec entre leurs mains le code génétique du corps humain, les chercheurs peuvent concevoir de nouveaux remèdes ciblés contre les maladies les plus courantes. En plus, ces traitements sont souvent plus efficaces et provoquent moins d’effets secondaires.

Toutefois, en dépit des nombreux scientifiques motivés par le potentiel énorme de la recherche sur le génome, la compétition ralentit le processus. La culture hyper-concurrentielle en recherche médicale et en découverte de nouveaux médicaments conduit souvent à un dédoublement d’efforts. Une véritable perte de temps et d’argent, deux précieuses ressources.

Aled Edwards, chercheur biomédical à l’Université de Toronto, entretenait une vision totalement différente de la recherche, ce qui l’a poussé à fonder, en 2004, le Consortium de génomique structurelle (CGS) dans le but de révolutionner le processus de découverte des médicaments, s’étant lassé des modèles à forte bureaucratie et des modèles de financement international qui, ultimement, nuisent aux travaux en laboratoire.

L’innovation radicale du Consortium ? Aucun brevet. Le Consortium est un partenariat public-privé sans but lucratif entre chercheurs, sociétés pharmaceutiques et différents paliers de gouvernement. Pourquoi quiconque, surtout les entreprises pharmaceutiques, renoncerait-il à l’obtention d’un brevet ? Aled est la preuve même que le modèle collaboratif est plus profitable : les sociétés ont accès plus rapidement à la recherche scientifique fondamentale et gagnent en efficience dans la mise au point de médicaments ciblés.

La culture de libre accès du CGS maximise l’incidence de la recherche en permettant la mise en commun de documents et d’idées sans restriction quelconque, réduisant ainsi le dédoublement des travaux et permettant de tirer le maximum de chaque dollar reçu en financement — au bout du compte, on accélère les découvertes prometteuses et fixe un cadre qui pourrait rendre l’accès à la médicamentation plus accessible et abordable pour tous.

À l’heure actuelle, le CGS publie sous le format ouvert la structure de plus de 1 300 protéines, qui pourraient révolutionner la découverte de nouveaux traitements pour le diabète, le cancer, l’obésité et les troubles psychiatriques. Le CGS a recueilli près de 200 millions de dollars auprès d’investisseurs privés. En outre, cette méthode permettant de gagner en efficience dans la recherche, elle libère ainsi une capacité scientifique qui peut alors se pencher sur des domaines moins connus de la génomique humaine.

Ces derniers temps, Aled met à l’essai un nouveau modèle d’activité de découverte de médicaments qui aurait l’abordabilité pour principale raison d’être. Il a fondé deux entreprises de recherche « ouverte » de médicaments afin de tester son nouveau modèle : la première, Medicines for Kids (M4K) Pharma, travaille sur un nouveau traitement pour les enfants atteints d’un cancer du cerveau mortel, le gliome pontique intrinsèque diffus. La deuxième, Medicines for Neurodegeneration (M4ND) Pharma, s’intéresse surtout à la maladie de Parkinson, à la sclérose latérale amyotrophique (SLA) et à l’Alzheimer. Les deux entreprises sont la propriété entière d’un organisme de bienfaisance canadien, l’Agora Open Science Trust. L’organisme a pour mission de garantir que tout nouveau médicament mis en marché résultant des activités de M4K or M4ND sera offert à un prix aussi bas que possible pour que tous puissent se le procurer.

Aled est à la tête d’un virage fondamental de la recherche médicale, un changement de cap qui pourrait aplanir les obstacles entravant l’offre de traitements à la fois accessibles et abordables à l’échelle mondiale.

Faits Saillants du Réseau

Génome Canada et Pharma Partners consacrent 33 M $ CA au consortium sur la génomique structurale
Agora Open Science Trust: les chercheurs qui conduisent une approche de la science ouverte
SGC brise les barrières du secret scientifique
Edwards aborde les sceptiques sur les modèles ouverts de découverte de médicaments et sur la recherche de solutions aux cancers rares

La science ouverte est le seul modèle viable pour vaincre cette pandémie – et pour empêcher la prochaine.

Le Dr Aled Edwards pousse un mouvement vers la découverte de médicaments en libre accès, au Canada et à l’étranger. Le partage des connaissances scientifiques, sans brevet, en temps réel, explique le scientifique de l’Université de Toronto, est le seul moyen durable de créer des vaccins et des traitements efficaces pour les maladies qui ravagent l’humanité. Et c’est le seul moyen de prévenir la prochaine pandémie mondiale.

Plus récemment, Aled a formé Viral Interruption Medicines Initiative (VIMI), une société sans but lucratif de découverte de médicaments dont la mission est de développer les traitements médicamenteux nécessaires d’urgence pour lutter contre le COVID-19 et la prochaine pandémie.

Nous avons rencontré Aled pour parler de son travail, de l’impact du nouveau coronavirus et de ce que nous devons faire maintenant pour accélérer considérablement le développement de médicaments efficaces et abordables pour tout le monde.
Quelle est la principale raison pour laquelle il faut si longtemps pour développer de nouveaux médicaments ?

Eh bien, contrairement à la croyance populaire, ce n’est pas un manque d’argent et ce n’est pas un manque de temps. À l’échelle mondiale, nous dépensons des centaines de milliards de dollars chaque année pour la découverte de médicaments. Au Canada, ce chiffre est de 300 millions de dollars. Nous travaillons à développer une compréhension moléculaire de la maladie de Parkinson depuis 1808 et d’Alzheimer depuis 1806, et nous n’en avons toujours pas.

Alors, qu’est-ce qui nous retient ? C’est l’acceptation tacite de la société que la médecine n’est pas un droit humain fondamental mais un produit commercial – et nous traitons donc le développement de médicaments comme une produit d’affaires, pas comme un bien social.

Quelles sont les retombées ?

Cela signifie que nous accumulons des connaissances au lieu de les partager, car les scientifiques, les universités et les sociétés pharmaceutiques sont incités à le faire. Et cette thésaurisation – à travers les brevets, le secret et la réticence à publier des recherches, y compris les résultats d’expériences ratées – inhibe l’innovation et fait double emploi. Cela signifie que les scientifiques et les compagnies pharmaceutiques consacrent la R&D aux maladies pour lesquelles il existe des marchés, plutôt qu’aux maladies – par exemple, une future pandémie – pour lesquelles il existe un besoin.

Et cela signifie que lorsqu’un nouveau médicament arrive enfin sur le marché, son prix est astronomique, ce qui le rend inaccessible à la grande majorité des gens dans le monde.

CONTINUEZ LA LECTURE ...

Comment la pandémie de coronavirus a-t-elle permis de mieux cerner ces apprentissages ?

Lorsque COVID-19 a frappé, la communauté scientifique mondiale a immédiatement décidé : «Partageons nos recherches et nos connaissances afin de comprendre ce virus et de créer un vaccin, un traitement.» Toutes les raisons présumées que nous ne pouvions pas partager se sont soudain évaporées. Il est devenu clair que les vraies raisons pour lesquelles nous n’avons pas partagé davantage sont en réalité artificiellement construites par la société. Les gens ne voulaient pas changer le système.

Et pourquoi les gens veulent-ils changer le système maintenant ? Parce que nous sommes en crise. Mais le cancer chez les enfants est également une crise. La démence est également une crise. Les maladies tropicales qui touchent principalement les populations des pays en développement sont également des crises. De futures pandémies que nous pouvons prédire maintenant, tout comme nous avions prédit COVID-19 seront des crises.

Et j’espère donc que cette capacité à partager se poursuivra au-delà de ce moment et de ce virus actuel, et s’incarnera dans un univers radicalement nouveau dans notre façon de penser et de financer le développement de nouveaux médicaments. C’est le travail auquel je me consacre.

À quoi ressemble ce nouvel univers ?

Dans ce nouvel univers – et il est tout à fait possible de le créer – nous devons partir du principe que l’accès à la médecine est un droit humain fondamental et que la recherche scientifique et médicale est avant tout un bien sociétal plutôt qu’économique.

Sur le plan pratique, cela signifie adopter des principes de science ouverte : partager la recherche et les connaissances, en temps réel, sans brevet. Par exemple, au Structural Genomics Consortium [la découverte de médicaments en science ouverte que j’ai fondée en 2004 pour étudier le génome humain], nous avons publié les structures de plus de 1 300 protéines. Dans le cadre de l’organisation caritative Agora Open Science Trust, j’ai fondé deux sociétés de découverte de médicaments à science ouverte consacrées au développement de médicaments pour des conditions trop complexes ou trop rares – comme la démence ou un cancer du cerveau des enfants très mortel – pour que les sociétés pharmaceutiques y investissent.

La science ouverte accélère les découvertes. Disons que j’ai une idée d’un médicament contre la maladie d’Alzheimer. Peut-être que cela ne fonctionne pas, mais lorsque nous faisons l’expérience de manière ouverte, nous pouvons voir pourquoi cela ne fonctionne pas. Ensuite, d’autres scientifiques et d’autres laboratoires dans d’autres pays n’ont pas à faire la même expérience – et l’argent qui aurait été utilisé pour concourir sur une idée peut maintenant être réparti sur 10 idées. Nous apprenons de tous les acteurs impliqués. Et, en fin de compte, le prix du médicament reflète un échec plutôt que 10.

En quoi consiste ton dernier projet ?

Nous venons de lancer VIMI (Viral Interruption Medicines Initiative), une organisation à but non lucratif dont la mission est de développer les traitements médicamenteux nécessaires d’urgence pour lutter contre le COVID 19 et la prochaine pandémie. VIMI vise à développer 10 médicaments prêts à être testés dans les essais cliniques dès la prochaine pandémie. Nous avons conclu des partenariats avec des universités aux États-Unis et en Europe, et avec une filiale à but non lucratif appelée READDI (Rapidly Emerging Antiviral Drug Development Initiative), qui a été créée pour faciliter la collecte de fonds auprès de philanthropes américains.

Nous fonctionnerons selon des principes scientifiques ouverts extrêmes : partage de la recherche, pas de brevets, sans but lucratif.

Ce n’est pas une nouvelle idée. Nous copions sans honte d’autres sociétés pharmaceutiques ouvertes à succès – comme DNDi, la Drugs for Neglected Diseases Initiative ou la campagne d’accès de Médecins sans frontières, qui sont des modèles de découverte de médicaments à succès et à science ouverte pour les pays en développement.

Nous avons besoin d’un financement catalytique de la part des gouvernements, des fondations et d’autres partenaires pour en faire une préoccupation permanente.

Est-ce que la science ouverte est un modèle d’affaires viable ?

Oui, une des options viables, par exemple, consiste à offrir aux sociétés pharmaceutiques une licence pour produire les nouveaux médicaments à un profit raisonnable par rapport au coût.

Les opposants soutiendront qu’un modèle de science ouverte ne fonctionne que pour les maladies peu étudiées ou les maladies des pays en développement, car il n’y a clairement aucun moyen rationnel pour un investisseur d’investir dans celles-ci. Mais je soutiens qu’actuellement le marché ne fonctionne pour aucune maladie. Cela ne fonctionne pas pour Alzheimer, Parkinson, le cancer pédiatrique, et je peux continuer.

Et – comme nous pouvons tou.te.s le voir en ce moment – le système actuel ne fonctionne pas en cas de pandémie. Lorsque nous nous réveillerons du COVID-19, nous nous rendrons compte que des millions de personnes sont mortes dans le monde en développement de ce virus. Des millions. Et ce que les pays pauvres ne peuvent pas se permettre, c’est ce que le monde ne peut pas se permettre. Si le Malawi, par exemple, ne supprime pas sa menace au COVID, le virus va revenir. Nous devons penser à l’éradication mondiale et non locale. Et nous devons le faire maintenant.

Gilles Julien

By

Donner aux enfants vulnérables les soins et les outils dont ils et elles ont besoin pour soutenir un développement sain

Le Dr Gilles Julien transforme la pédiatrie en une pratique communautaire intégrée qui place les enfants au cœur des décisions et mobilise les ressources de la communauté pour les aider.

SOUTENEZ LE FELLOWSHIP

Lutter contre le stress toxique, en collaboration.

Au Canada, près d’un enfant sur cinq vit dans la pauvreté. De ce nombre, plus du tiers proviennent des Premières Nations. Ces enfants tombent souvent entre les mailles des services sociaux cloisonnés. Les enfants vivant dans des conditions de vie difficiles souffrent de manière disproportionnée de maladies – ce qui menace gravement leur capacité à devenir des adultes en bonne santé.

Le Dr Julien a exercé la pédiatrie pendant plusieurs décennies, occupant divers postes dans le communautaire, la santé publique et auprès des Inuits du nord du Québec avant de passer à la pédiatrie sociale. En tant que premier Fellow Ashoka au Québec, sa mission est de prendre soin et de défendre les enfants souffrant de nouvelles morbidités sociales qui affectent leur santé et leur développement.

La pédiatrie sociale est un modèle unique qui a été reproduit au Canada et ailleurs. Cette approche intersectorielle fondée sur des données probantes se concentre sur l’art d’écouter et habilite les enfants vulnérables et leurs familles à prendre des décisions. Grâce à cette méthode, la famille peut alors traiter et agir sur les facteurs de vulnérabilité elle-même. Les principales cibles sont les stress toxiques qui affectent le développement du cerveau et les expériences traumatiques cumulatives qui créent de graves troubles émotionnels.

Aux côtés de Mme (Sioui) Trudel, le Dr Julien a ouvert les deux premiers centres communautaires de pédiatrie sociale au Québec en 1997 et 2003. En 2005, il a lancé la Fondation du Dr Julien pour former des équipes et changer la façon dont les professionnels de la santé servent les familles pauvres en alignement avec la Convention relative aux droits de l’enfant. Les pédiatres sociaux collaborent depuis des années avec les enseignants, les travailleurs sociaux, les policiers, les bénévoles et autres pour développer des services intégrés qui traitent de la prévention ainsi que du traitement ou de la réadaptation.

Grâce à des partenariats avec les universités et le gouvernement, le Dr Julien réalise un changement à long terme. Il travaille avec des universités d’autres régions pour faire de la pédiatrie sociale une composante obligatoire des écoles de médecine. Il a également incité les gouvernements provinciaux à reconnaître officiellement la pédiatrie sociale et à l’intégrer au système de santé canadien. En 2018, le gouvernement du Québec a engagé 23 millions de dollars en pédiatrie sociale.

En 2009, la Fondation du Dr Julien a ouvert le Garage à musique, un centre communautaire spécialisé en pédiatrie sociale où les services comprennent l’art, l’ergothérapie et la musicothérapie. Aujourd’hui, Garage à musique dessert 1 000 jeunes par semaine.

Par l’entremise de trois centres spécialisés à Montréal, le Dr Julien a servi des milliers d’enfants vulnérables et leurs familles. Il a également formé et influencé plusieurs centaines de professionnels à pratiquer la pédiatrie sociale communautaire. Auteur de plusieurs ouvrages et articles sur la santé globale des enfants et le respect de leurs 41 droits, sa contribution à la société a été reconnue par de nombreux prix et distinctions, dont l’Ordre du Québec (2011), l’Ordre du Canada (2011), et le prix Janusz Korczak en reconnaissance des soins aux enfants dans l’esprit du Dr Korczak (2017). En 2018, il a été reconnu comme l’une des 100 personnes les plus influentes de la province de Québec.

Faits Saillants du Réseau

Global News présente la Fondation du Dr Julien pour son engagement à fournir des soins pédiatriques sociaux en milieu communautaire
Grands oubliés de la pandémie: plaidoyer du Dr Julien pour le déconfinement des ados
Le Dr Julien est présenté dans la Gazette de Montréal pour son travail exceptionnel au Québec

Le pédiatre québécois, Dr Gilles Julien, construit des réseaux résilients pour la santé mentale et physique des enfants

De nombreux patients du Dr Julien – issus de communautés pauvres, souvent racisées, ayant des antécédents de traumatisme – se trouvent maintenant à l’épicentre de la crise de Covid au Canada.

Nous avons discuté avec le Dr Julien de l’impact de la pandémie sur son travail et de la façon dont elle peut générer des avantages inattendus (et durement gagnés) pour la prestation des services de santé mentale pour enfants.

Qu’est-ce que la “pédiatrie sociale communautaire”?

La plupart des services de santé sont fournis de haut en bas. La pédiatrie sociale communautaire change ce paradigme. Nous nous rapprochons des enfants, de leurs familles et de leurs communautés. Nous établissons la confiance, puis nous travaillons ensemble pour créer un plan de traitement adapté à chaque enfant et chaque famille.

Nous savons que les enfants et les familles sont les experts de leur vie. C’est à eux de nous dire leurs besoins et leurs priorités, ainsi que les solutions qui leur conviennent. Cela nous permet de les connecter avec les supports dont ils et elles ont besoin. Plus nous nous engageons à ce que les familles connaissent les solutions, meilleurs sont les résultats.

Ce changement de paradigme est difficile – car les spécialistes y résistent. Nous ne sommes pas formés pour nous rapprocher de nos clients. Nous sommes censés être les experts, pas les patients. Mais au Québec, nous avons maintenant 42 centres qui offrent ce type de soins interdisciplinaires et intégrés aux enfants les plus vulnérables – et c’est un succès, et ça grandit. Donc c’est possible.

CONTINUEZ LA LECTURE ...

Comment la COVID-19 affecte-t-elle les enfants et les communautés avec lesquelles vous travaillez?

Mes patients viennent des communautés les plus vulnérables du Canada. Ces enfants et ces familles sont exclus du système. Ils vivent dans de très mauvaises conditions. Ils ont subi toutes sortes de «stress toxiques» : pauvreté, antécédents de violence et de traumatismes, toxicomanie, racisme.

L’épidémie a exacerbé ces problèmes. Les gens sont isolés socialement dans de petits appartements. Ils ont perdu leur emploi ou bien travaillent en première ligne. Nous constatons une augmentation de la peur, de la violence, de l’anxiété et de la dépression. Les problèmes de santé mentale sont le plus grand sous-produit du coronavirus chez les enfants – plus, en fait, que la maladie elle-même.

Le filet de sécurité quotidien des enfants a disparu : les conseillers scolaires, les enseignants et les gardiens qui les orientent et les protègent ne sont plus là. Nous sommes donc devenus des travailleurs de première ligne pour nous assurer que nos enfants et nos familles sont bien protégés.

Vous prodiguez désormais des soins par télémédecine. Que remarquez-vous au sujet de ce changement?

Avant la pandémie, je voyais des patients vulnérables peut-être une fois par semaine ou par mois – souvent moins – ce qui n’était pas idéal. La confiance est le fondement de la pédiatrie sociale et lorsque vous voyez rarement un patient, il est très difficile de développer cette confiance.

Maintenant, avec la pandémie, je me rapproche des familles. Avec la télémédecine, je peux parler à mes patients vulnérables chaque semaine, même tous les jours. Cela prend cinq, dix minutes. Nous pouvons voir beaucoup plus de familles et d’enfants parce que personne n’a à voyager. La population adolescente est généralement très difficile à atteindre. Mais pendant la Covid, ils peuvent nous parler depuis leur canapé. Nous pouvons demander à un membre de la famille de nous rejoindre pour discuter d’un plan de traitement ou d’un problème. Et j’ai été surpris de leur volonté de co-concevoir et de suivre la thérapie que nous proposons ensemble. Nous les entendons dire: «Okay, j’en veux plus la semaine prochaine. Allez-vous être ici?  » Nous constatons que la télémédecine et l’audio sont vraiment utiles.

Il semble que les conditions créées par COVID-19 aient créé des opportunités pour aller de l’avant et développer de nouvelles façons de fournir des services de santé mentale. Quelles pratiques pensez-vous garder après la pandémie?

Nous sommes des entrepreneurs sociaux, nous avons donc l’habitude de nous adapter et d’innover en permanence. Nous cherchons toujours des moyens de nous rapprocher des familles, comme faire du vélo ou faire les courses ensemble dans leur communauté. Nous avons structuré nos Garages à Musique de nos centres de pédiatrie sociale où nous utilisons les outils de l’éducation musicale comme une passerelle vers d’autres services de soutien aux enfants et aux jeunes. À bien des égards, nous étions prêts pour la pandémie sans savoir qu’elle allait arriver.

Il y a quelques mois, je n’aurais pas pensé que la télémédecine serait aussi utile qu’elle l’est. C’est très surprenant. Nous continuerons après la pandémie, car c’est une réelle opportunité de voir nos enfants plus souvent et de garder nos familles plus proches pour offrir plus de services. Nous avions un modèle robuste et adaptable et nous avons maintenant une nouvelle couche de technologie qui augmente notre capacité à engager et à rassembler les gens.

À l’heure actuelle, la population générale est de plus en plus consciente des inégalités et des violations des droits des enfants. Les gens sont plus empathiques avec leurs voisins et avec les gens qui souffrent. Ils donnent de l’argent aux causes les plus nécessiteuses. C’est le bon moment pour aborder ces problèmes lorsque les gens sont prêts à changer leurs mentalités et leurs comportements sociaux.

Cette pandémie crée des défis très difficiles, mais des améliorations durables en ressortent également.

Claudine Labelle

By

Faits Saillants du Réseau

Les participants à Fitspirit et Sophie Trudeau à l’honneur dans CTV News
Sophie Trudeau et Tessa Virtue parlent d’être des ambassadrices de FitSpirit avec le magazine Chatelaine
Entretien avec Claudine Labelle à propos de son parcours et de la manière dont elle encourage les adolescentes
Claudine Labelle sur son parcours d’entrepreneure sociale chez Devenir Entrepreneur

Agazi Afewerki

By

Faits Saillants du Réseau

Où sont les emplois pour les immigrés ? Écoutez le discours d’Agazi Afewerki pour un Walrus Talk.
CBC News montre comment les élèves de 6e année deviennent des enseignants.
Agazi Afewerki reçoit le prix de la diversité pour son intégration.
Comment connecter les individus férus de technologie avec ceux qui pourraient tirer le meilleur parti de leurs connaissances? On vous présente: les Jeunes enseignant aux adultes.

Usha Tamba Dhar

By
SOUTENEZ USHA

Tonya Surman

By

Faits Saillants du Réseau

Tonya Surman parle à Al Atmanski de la façon de faire avancer le domaine de l’innovation sociale
Le Centre for Social Innovation lance un Accélérateur Earth Tech
Lire le discours de Tonya Surman devant le comité spécial du Sénat concernant l’avenir de l’innovation sociale au Canada
Découvrez comment exploiter vos intérêts personnels pour un impact collectif

Tatiana Fraser

By

Faits Saillants du Réseau

Tatiana Fraser discute des transitions de vie en tant que leader des systèmes féminins
Découvrez le livre de Tatiana Fraser, Girl Positive: aider les filles à façonner un nouveau monde
Tatiana et Rachel, co-fondatrices de The Systems Sanctuary, partagent leurs idées sur le leadership des systèmes